Leadership scolaire

1. Terminologie

2. Chefs d'établissement

2.1. Normes et rôles de leadership

2.2. Sélection et conditions de travail

2.3. Préparation au leadership

3. Enseignants, parents et élèves

3.1. Comités et conseils de gestion des écoles

3.2. Leaders intermédiaires

3.3. Parents

3.4. Élèves

4. Governance

4.1. Autonomie des leaders scolaires

4.2. Évaluation et responsabilité des leaders scolaires

4.3. Évaluation des enseignants par les leaders scolaires

 

1. Terminologie

L’article 16 de la Loi n° 95-696 du 7 septembre 1995 relative à l'enseignement stipule que « les chefs d'établissements, les directeurs d'écoles, les présidents d'universités, les directeurs d'instituts ou de grandes écoles sont responsables du maintien de l'ordre dans leur établissement. Ils l'assurent par des dispositions définies par décret. » L’article 27 précise que l’enseignement préscolaire et primaire est dispensé dans les écoles maternelles et dans les écoles primaires dirigées par des « directeurs nommés ». L’article 44 ajoute que les collèges, les lycées d'enseignement général et technique, les centres de formation professionnelle, les centres techniques et les lycées professionnels constituent les établissements d'enseignement secondaire également dirigés par des « directeurs nommés ».

Le Plan sectoriel éducation/formation 2016-2025 se réfère aux « directeurs d’école et chefs d’établissement secondaire ». Il identifie le « leadership des chefs d’établissement » comme l’une des mesures permettant de surmonter les contraintes.

Le Guide méthodologique d’élaboration du projet éducatif du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle (2019) et l’État des lieux du système éducatif ivoirien (2022) du ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation utilisent les termes « chefs d’établissement » et « directeur d’école ».

 

2. Chefs d'établissement
 

2.1. Normes et rôles de leadership


Normes de compétence et cadres et directives de leadership

Publié par l'Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (IFADEM) en partenariat avec le ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement technique et de la formation professionnelle (MENETFP) en Côte d'Ivoire, le livret 1 « Outiller le chef d’établissement pour un management efficace » (2021) s’organise autour de trois séquences, dont les leviers pour la gestion administrative efficace, les rudiments pour la gestion financière et les stratégies pour l’intégration des TIC dans le système éducatif. Le livre 2 « Développer le leadership du chef d’établissement pour améliorer les performances de l’établissement » (2021) est quant à lui conçu pour aider les chefs d'établissement à superviser la pédagogie et à unir la communauté éducative autour du projet d'établissement. Son objectif est de promouvoir le travail collaboratif et de diriger des projets cohérents pour atteindre les objectifs scolaires. Organisé en trois séquences, il propose des stratégies pour engager la communauté, des conseils pour une supervision pédagogique efficace, ainsi que l'intégration du genre dans les fonctions des chefs d'établissement. Ces séquences doivent être appropriées par les chefs et suivies conformément aux orientations proposées pour une mise en œuvre réussie. Au niveau primaire, le livret « Accompagner efficacement les activités pédagogiques et de vie scolaire dans le respect des valeurs professionnelles » comporte trois séquences : Agir selon les valeurs professionnelles; Accompagner efficacement les enseignants dans leurs activités pédagogiques ; et conduire efficacement les activités de vie scolaire.

Le Référentiel des métiers de l’administration scolaire est un outil de communication destiné aux personnels administratifs du ministère de l'Éducation nationale. Il précise les activités à réaliser et les résultats anticipés pour les chefs d'établissement scolaire. En matière de connaissances nécessaires, il est essentiel de bien connaître le système éducatif et ses enjeux, ainsi que les textes législatifs et réglementaires relatifs au secteur de l'éducation et à la gestion des établissements publics. Une bonne maîtrise du droit et de la gestion publique est également requise pour assurer une gestion efficace et conforme aux normes en vigueur. Sur le plan des compétences techniques, les chefs d’établissement doivent être capables de suivre les indicateurs de performance de l’établissement, d’appliquer les méthodes de bonne gouvernance, et de maîtriser les TIC dans la gestion quotidienne. Ils doivent aussi être aptes à piloter le budget et les finances de l’établissement, à gérer les ressources humaines et à participer au dialogue social. La maîtrise des techniques de gestion des conflits et la rédaction administrative sont également cruciales. Enfin, en termes de qualités requises, les chefs d’établissement doivent démontrer une grande capacité d’analyse et de synthèse, ainsi qu’une organisation et une réactivité exceptionnelles. Ils doivent être capables de prendre des décisions éclairées, posséder un sens aigu de la communication et du travail en équipe, faire preuve de créativité et maintenir une tenue professionnelle irréprochable.

Rôles

Fixer des attentes/objectifs : Conformément à l’Arrêté n° 0006/MENETFP/CAB du 20 janvier 2020, un « projet d’établissement » est établi pour les établissements du secondaire et les centres de formation professionnelle. Plus précisément, l'article 8 de cet arrêté spécifie la dénomination des projets selon la structure initiatrice : pour les écoles préscolaires et primaires, il s'agit d'un « projet d'école » ; pour les établissements du secondaire ou les centres de formation professionnelle, il s'agit d'un « projet d’établissement ». Le livret « Développer le leadership du chef d’établissement pour améliorer les performances de l’établissement » (2021) guide les chefs d'établissement pour développer le projet d’établissement.

Le Référentiel des métiers de l’administration scolaire définit plusieurs activités liées à la fixation des attentes et des objectifs. Il incombe aux responsables de diriger l’établissement en supervisant l’équipe de direction ainsi que le personnel, tout en assurant un pilotage structuré et efficace des fonctions ressources humaines à travers des outils modernes et des indicateurs de performance. Ils doivent également coordonner et évaluer les activités de formation, fixer des règles de gestion, et veiller à une utilisation rationnelle des ressources financières, matérielles et humaines. La gestion implique l'élaboration et la mise à jour des fiches de poste en collaboration avec la Direction des Ressources Humaines, la définition des moyens nécessaires pour atteindre les objectifs fixés, et la réalisation de rapports de gestion pour justifier les dépenses. Les responsables doivent aussi veiller au respect des textes réglementaires, impliquer et motiver les équipes en définissant des rôles précis, et assister les autorités éducatives dans l'accomplissement de tâches spécifiques.

Développer l'enseignement et l'apprentissage : Selon l’Arrêté n° 0108/MENEFTP/CAB du 30 juillet 2020, après validation du programme de travail du Conseiller Pédagogique du Préscolaire et du Primaire (CPPP) par l’inspecteur de l’enseignement Préscolaire et du Primaire, c’est plutôt le CPPP qui organise des visites de classes, assure le suivi de l’exécution des programmes éducatifs, anime des activités pédagogiques, et accompagne les enseignants et directeurs pour respecter les normes pédagogiques, tout en suivant les élèves en difficulté d’apprentissage. Il met également en place des activités extra-scolaires et des interactions interpersonnelles pour favoriser un climat scolaire propice, dans le but d’améliorer la qualité des enseignements et des apprentissages. Au niveau de l’enseignement secondaire, l’Animateur du Conseil d’Enseignement, en collaboration avec les autres enseignants et après validation de son plan d’actions par le Chef d’Établissement ou le Directeur d’Études, organise diverses activités pour améliorer la qualité de l'enseignement. Ces activités comprennent l’élaboration des progressions en début d’année scolaire, des échanges sur les pratiques de classe et les difficultés d’apprentissage des élèves, ainsi que les stratégies de remédiation. Il veille à l’harmonisation des contenus d’enseignement et au suivi de leur exécution. L'Animateur participe également à l’élaboration de sujets d’évaluation, de supports didactiques, et à la préparation des leçons. De plus, il organise des sorties d’étude, des rencontres interpersonnelles pour créer un environnement de travail propice, et des activités extra-scolaires liées à l’acquisition de compétences de vie courante.

Toutefois, au niveau primaire, le livret « Accompagner efficacement les activités pédagogiques et de vie scolaire dans le respect des valeurs professionnelles » stipule que les directeurs d'école jouent un rôle crucial dans le domaine pédagogique. Ces derniers doivent accompagner efficacement les enseignants dans les activités pédagogiques, en jouant un rôle d'encadreur et d'accompagnateur, en suivant le parcours de chaque élève et en améliorant le rendement de l'école. Ils impulsent également des pratiques pédagogiques efficaces et innovantes, tout en mettant en œuvre des stratégies d'accompagnement pour leurs collaborateurs. Le livret propose également aux directeurs des directives pour des visites de classes efficaces. Avant la visite, il est essentiel de clarifier les objectifs, préparer une grille d'observation, et prévenir le collaborateur. Pendant la visite, l'observateur doit arriver tôt, suivre la leçon discrètement et remplir la grille. Après la visite, il faut organiser les notes, préparer un entretien structuré, et mener celui-ci avec courtoisie et en posture d'accompagnateur. L'entretien vise à guider le collaborateur vers une autoanalyse et une amélioration de ses compétences. Enfin, le suivi et une prochaine visite sont nécessaires pour évaluer les progrès.

Le Référentiel des métiers de l’administration scolaire souligne également que pour développer l’enseignement et l’apprentissage, le chef d’établissement doit avant tout diriger l’établissement en supervisant l’équipe de direction et les personnels, en mettant en place des stratégies adaptées pour améliorer les pratiques pédagogiques. Il stipule qu’il est essentiel de coordonner et de suivre la mise en œuvre des activités de formation, afin de garantir leur efficacité. Le responsable doit également définir des objectifs clairs pour l’enseignement, organiser les ressources nécessaires et planifier les moyens requis pour atteindre ces objectifs. En veillant à la bonne gestion des ressources financières, matérielles et humaines, il assure une utilisation optimale qui soutient le développement pédagogique. L’évaluation régulière du personnel et des activités permet d’ajuster les pratiques et de favoriser un environnement propice à l’apprentissage. De plus, l'organisation de réunions périodiques sur le rendement des élèves et la vérification de l’assiduité du personnel éducatif sont cruciales pour maintenir un haut niveau de qualité dans l’enseignement.

Enfin, le Plan de réponse du secteur éducation-formation contre le COVID-19 (2020) stipulait que le directeur d’école/chef d’établissement devait mobiliser les enseignants et assurer le suivi du tutorat à distance ; rapporter les obstacles de toute nature à l’accès des élèves de son école aux contenus d’enseignement à distance ; et transmettre un rapport de suivi-enseignant à l’Inspection de l'enseignement préscolaire et primaire/aux Directions régionales de l'éducation nationale/à la Direction régionale de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.

Promouvoir la collaboration : Le livret « Développer le leadership du chef d’établissement pour améliorer les performances de l’établissement » (2021) indique que le chef d’établissement est responsable de la mobilisation communautaire et de l'engagement de toute la communauté éducative autour des enjeux de l’établissement. Le livret « Accompagner efficacement les activités pédagogiques et de vie scolaire dans le respect des valeurs professionnelles » (2021) met également en avant plusieurs rôles des directeurs liés à la collaboration avec les parents et au développement professionnel. Concernant la collaboration avec les parents, les directeurs sont encouragés à renforcer les liens entre l'école et les familles, favorisant un environnement éducatif inclusif et participatif.

Le Référentiel des métiers de l’administration scolaire décrit la promotion de la collaboration comme une fonction clé du dirigeant d’établissement. Pour favoriser un environnement de travail coopératif, il est crucial de diriger l’établissement tout en supervisant de manière harmonieuse l’équipe de direction et les autres personnels. La coordination efficace des activités de formation, ainsi que la mise en place d’une gestion structurée et moderne des ressources humaines, jouent un rôle central dans cette dynamique. Le responsable doit aussi promouvoir une culture de collaboration en impliquant et en motivant les équipes, en définissant clairement les rôles et en soutenant le dialogue social. En outre, il stipule qu’il est essentiel d’organiser des réunions périodiques pour discuter des progrès et des défis, ce qui renforce les interactions entre les différents acteurs de l’établissement.

Soutenir le développement du personnel : Le livre 2 « Développer le leadership du chef d’établissement pour améliorer les performances de l’établissement » (2021) stipule que le chef d’établissement se doit d’être présent pour ses collaborateurs, les encourager et soutenir leur réflexion personnelle et leur développement professionnel.

Selon l’Arrêté n° 0108/MENEFTP/CAB du 30 juillet 2020, le Secteur Pédagogique, dirigé par un Conseiller Pédagogique du Préscolaire et du Primaire (CPPP) sous l’autorité du Chef de Circonscription, regroupe environ dix écoles et soixante enseignants. Il est chargé de l’animation pédagogique et du développement professionnel des enseignants. Les Unités Pédagogiques (UP) et les Conseils d’Enseignement (CE) sont des cellules qui soutiennent les enseignants, situées respectivement dans les établissements d'enseignement préscolaire, primaire, et secondaire. Les activités incluent l’élaboration des progressions annuelles, des échanges sur les pratiques de classe, la remédiation des difficultés d’apprentissage des élèves, l’harmonisation des contenus d’enseignement, et l'élaboration de matériels didactiques. Les CE regroupent les enseignants d'une même discipline au sein d’un établissement, tandis que les UP regroupent les enseignants d’une même discipline de plusieurs établissements dans une localité. Ces entités fonctionnent sous la supervision du Chef de l’Antenne de la Pédagogie et de la Formation Continue et des responsables des structures éducatives.

Enfin, le Référentiel des métiers de l’administration scolaire souligne l'importance du soutien au développement professionnel comme un axe essentiel de la gestion scolaire. Pour encourager la croissance professionnelle, le dirigeant d’établissement doit coordonner et superviser les activités de formation en veillant à leur efficacité et pertinence. Il élabore et de met en œuvre des stratégies pour le perfectionnement continu des compétences du personnel, en veillant à ce que les formations proposées soient adaptées aux besoins individuels et collectifs. L'évaluation régulière du rendement des collaborateurs permet de cibler les domaines nécessitant un soutien supplémentaire et d'ajuster les formations en conséquence.

Agir conformément aux principes éthiques de la profession : L’Arrêté n°0111/MENET/CAB du 24 décembre 2014 stipule que tout le personnel des structures publiques et privées doit être de bonne moralité. Au niveau primaire, le livret « Accompagner efficacement les activités pédagogiques et de vie scolaire dans le respect des valeurs professionnelles » stipule que les directeurs d'école agissent selon des valeurs professionnelles, en s'appropriant les notions de valeur, d'éthique et de déontologie, et en garantissant le respect de ces principes dans leur école.

Le Référentiel des métiers de l’administration scolaire établit que l’adhésion aux principes éthiques de la profession est fondamentale pour les chefs d’établissement. Cela implique de diriger l’établissement avec intégrité, en veillant à ce que toutes les décisions et actions soient conformes aux normes éthiques et aux règlements en vigueur. Le chef d’établissement doit superviser l’équipe avec équité, assurer la transparence dans les processus de gestion, et maintenir un environnement de travail respectueux des valeurs professionnelles. En outre, il doit garantir que les règles de gestion sont appliquées de manière cohérente et juste, tout en favorisant un climat de confiance et de respect mutuel. L’évaluation des personnels doit se faire avec objectivité et en toute impartialité, en respectant les principes de justice et d’égalité. Le respect des textes réglementaires et des normes déontologiques est aussi essentiel pour assurer une conduite professionnelle exemplaire et pour préserver la crédibilité et l’intégrité de l’établissement.

 

2.2. Sélection et conditions de travail


Exigences de diplôme et expérience préalable d'enseignement

Selon le Portail de l’administration ivoirienne (servicepublic.gouv.ci), dans le secteur préscolaire, le directeur doit être titulaire du Diplôme d'État d'Éducateur Permanent (DEEP) ou avoir d’une autorisation d'enseigner délivrée par le ministère compétent. Pour le ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation (MENA), le Directeur du préscolaire doit être titulaire du CAP (Certificat d'Aptitude Pédagogique). De la même façon, pour l'enseignement primaire, le directeur doit aussi posséder le CAP ou un diplôme équivalent et une autorisation d'enseigner du ministère pour le privé. Dans le secondaire, le directeur des études doit avoir au minimum le CAP/CM ou une Licence, ainsi qu'une autorisation de diriger délivrée par le ministère pour le privé. Pour enseigner, les exigences varient selon le niveau : au préscolaire, le diplôme minimum requis est le CAP Sanitaire et Social ou le Certificat d’Aptitude Pédagogique; au primaire, le BEPC ou le BAC est nécessaire ; au premier cycle du secondaire, un DEUG2/DUES/DUEL ou une Licence est exigée ; au second cycle, une Licence est requis ; pour les filières techniques et professionnelles, un BTS est nécessaire ; et pour les Épreuves Physiques et Sportives (EPS), le BAC et une attestation de l'INJS sont nécessaires

Le document des « États Généraux de l’Éducation : rapport de synthèse des concertations nationales » (2022) mentionne que la mise en place d'un appel à candidature pour les postes à responsabilité (directeur d'école—cf. arrêté n° 251/MENA/DELC du 12 août 2024relatif à la nomination des directeurs des écoles préscolaires et primaires—chef de circonscription, chef d'établissement, directeur régional, directeur central, etc.) est nécessaire pour accélérer l'application du référentiel des métiers en précisant les compétences requises pour chaque poste. Cette approche vise également à améliorer la gouvernance et la performance du système éducatif dans son ensemble. Le document fait également référence au concours de recrutement pour les enseignants

Le Référentiel des métiers de l’administration scolaire précise que les postes de chefs d'établissement scolaire sont ouverts aux fonctionnaires de la Catégorie A, Grade A4, avec sept années d'expérience professionnelle dans le grade, la réussite à un concours, et une formation continue. Ces postes nécessitent une grande disponibilité et des compétences pour travailler sous pression.


Décision de nomination

Les décisions signées par le Ministre etportant nomination des directeurs d'école sont publiées sur le site web officiel du ministère (www.education.gouv.ci). De plus, une décision portant mutation de chef d'établissement secondaire pour chaque année scolaire est publiée par le directeur des ressources humaines du ministère de l’Éducation nationale pour officialiser le changement de poste de certains, en les nommant spécifiquement et en définissant leurs nouvelles affectations.

Mesures d'équité en matière d'emploi

La Côte d'Ivoire dispose de plusieurs mécanismes institutionnels pour promouvoir l’équité. La Direction générale du genre et de l'autonomisation de la femme comprend la Direction de la promotion du genre et de l'équité, la Direction des IFEF (Institutions de formation et de l'éducation féminine), et la Direction de l'entreprenariat féminin. En 2006, la Direction chargée de l'égalité et de la promotion du genre (DEPG) a été créée. Depuis 2007, un Groupe thématique genre et développement coordonne les actions en matière de genre avec les agences des Nations Unies. De plus, il existe l'Observatoire national de l'équité et du genre (ONEG), créé par le décret n° 842 du 17 décembre 2014. Au niveau du MENA, il y a la Direction de l’Égalité et de l’Équité du Genre (DEEG). Cependant, aucune information n'a été trouvée concernant les mesures d'équité en matière d'emploi sur les chefs d'établissements.

Conditions de travail

Les chefs d’établissements font partie de l’Association des chefs d’établissements et adjoints du Secondaire de Côte d’Ivoire (ACEASCI), considérée comme l’un des partenaires sociaux.

2.3. Préparation au leadership


Formation initiale

Les chefs d’établissements font partie de l’Association des chefs d’établissements et adjoints du Secondaire de Côte d’Ivoire (ACEASCI), considérée comme l’un des partenaires sociaux.

Induction et formation continue

Le document « États Généraux de l’Éducation : rapport de synthèse des concertations nationales (2022) » indique qu’il est crucial de mettre en œuvre systématiquement la formation continue pour garantir que le personnel éducatif, motivé par la vocation, soit hautement qualifié.

Selon le décret n° 2021-456 du 08 septembre 2021, la formation continue au sein du ministère de l’Éducation Nationale et de l'Alphabétisation (MENA) est organisée de manière complémentaire par plusieurs directions centrales. La Direction des Ressources Humaines (DRH) identifie les besoins en formation, tandis que la Direction de la Pédagogie et de la Formation Continue (DPFC) s'occupe de la formation pédagogique. La Direction des Écoles, Lycées et Collèges (DELC) assure le suivi administratif et pédagogique des établissements publics, et la Direction de l'Encadrement des Établissements Privés (DEEP) gère les structures privées.

Au niveau primaire, le livret « Accompagner efficacement les activités pédagogiques et de vie scolaire dans le respect des valeurs professionnelles » traite de la manière dont les directeurs d'école primaire (DEP) peuvent « s’engager dans une dynamique de développement professionnel ». Le DEP doit continuellement se former et s'adapter aux évolutions du système éducatif, que ce soit par des initiatives personnelles ou des directives de l'autorité hiérarchique. Il doit renforcer ses compétences professionnelles pour diriger efficacement l'école et développer des comportements adéquats avec les différents acteurs de l'éducation. L'analyse réflexive de ses propres pratiques est une méthode clé pour ce perfectionnement. En intégrant les principes d’éthique et de déontologie, le DEP peut appliquer ces connaissances pour améliorer ses performances.

Le Référentiel des métiers de l’administration scolaire précise que les postes de chefs d'établissement scolaire exigent une formation continue.

Une plateforme de formation des directeurs d'école par le ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation/Direction de la pédagogie et de la formation continue a été instaurée dans le cadre du Projet d'appui à l'amélioration de l'enseignement des premiers apprentissages et de la direction des établissements scolaires de la Côte d'Ivoire (IFADEM).

La formation continue pour les directeurs d'écoles en Côte d'Ivoire est peu documentée. Des initiatives visent à préparer les directeurs à gérer efficacement leurs établissements, en se concentrant sur des aspects essentiels tels que l'organisation de l'école, la gestion administrative, et l'encadrement des élèves. Les modules incluent des compétences spécifiques telles que la connaissance du système éducatif, l'approche genre, les procédures administratives et le management. En réponse à la croissance du nombre de participants, passant de 105 en 2011 à plus de 4.850 en 2020, la formation vise à renforcer les capacités des directeurs pour améliorer la qualité de l'éducation dans les établissements scolaires privés, qui jouent un rôle significatif dans le système éducatif national.

 

3. Enseignants, parents et élèves
 

3.1. Comités et conseils de gestion des écoles

Le Décret n° 2020-997 du 30 décembre 2020 modifiant le Décret n° 2012-488 du 7 juin 2012 établit les attributions, l’organisation et le fonctionnement des comités de gestion des établissements scolaires publics instaurés dans les établissements publics d'enseignement préscolaire, primaire, secondaire général, technique et professionnel.

Le conseil intérieur (CI) représente une instance de gouvernance au sein des établissements scolaires, composée de représentants des élèves (6 membres), des parents d'élèves, des enseignants, du personnel éducatif et de surveillance, du personnel administratif et de service, des professionnels agricoles, et d'un représentant de la commune. Présidé par le chef d'établissement ou son adjoint, le CI traite les questions soumises par son président, le conseil d'administration, ou un quart de ses membres. Il élabore le règlement intérieur de l'établissement, délibère sur des sujets pédagogiques, culturels, de recrutement, de discipline générale, de sécurité et d'hygiène, et prépare la partie pédagogique du projet d'établissement. Le CI peut également soumettre au chef d'établissement des questions concernant la vie de la communauté, notamment celles relatives à la discipline, la sécurité et l'hygiène. Il crée également toutes les commissions nécessaires à la vie intérieure de l'établissement, telles que les commissions menu, internat, vie scolaire, et hygiène et sécurité.

Le comité de gestion des établissements scolaires (COGES), établi en janvier 1995, est une institution qui a pour mission de contribuer à la promotion de l’établissement où il siège et d’y créer les conditions d’un meilleur fonctionnement. Il participe au suivi des activités scolaires et à la prise de décision, en appliquant des principes démocratiques pour harmoniser les relations entre les collectivités déconcentrées et décentralisées, l’administration scolaire, les enseignants, les parents d’élèves et les élèves.

 

3.2. Leaders intermédiaires (enseignants ayant des responsabilités supplémentaires en matière de leadership)

Conformément à l’Arrêté n° 0108/MENEFTP/CAB du 30 juillet 2020, les enseignants assument des responsabilités supplémentaires au sein des conseils d’enseignement et des unités pédagogiques. Ces organes représentent des forums de réflexion et de formation continue visant à promouvoir le développement professionnel des enseignants, à harmoniser les méthodes d’enseignement et à traiter les difficultés pédagogiques. Les enseignants élus comme animateurs organisent, en collaboration avec leurs collègues et après la validation de leur plan d’actions, diverses activités telles que l’élaboration des progressions, des échanges sur les pratiques de classe, la préparation de leçons, l’élaboration de sujets d’évaluation, ainsi que des activités extra-scolaires. Ces réunions sont tenues régulièrement dans le but d’améliorer la qualité de l'enseignement et de faciliter l’intégration des nouveaux enseignants.

3.3. Parents

Selon le Décret n° 2012-488 du 7 juin 2012 portant attributions, organisation et fonctionnement des comités de gestion des établissements scolaires publics, les parents jouent un rôle crucial dans l'encadrement civique et moral des élèves. Ils soutiennent la scolarisation, en mettant un accent particulier sur celle des filles, et encouragent l'installation et le bon fonctionnement des cantines scolaires. En outre, ils participent à la gestion des ressources financières de l'établissement, luttent contre la violence et la fraude, et apportent leur soutien aux autorités scolaires dans la gestion des crises. Par leur engagement actif, les parents d'élèves renforcent la collaboration entre l'école et la communauté, contribuant ainsi à créer un environnement éducatif plus favorable et inclusif.

Le pays compte plusieurs associations de parents d’élèves, chacune ayant des objectifs spécifiques : l'UNAPEECI (Union nationale des parents d’élèves et étudiants de Côte d’Ivoire), l’OPEECI (Organisation des parents d’élèves et étudiants de Côte d’Ivoire), la FENAPPECI (Fédération nationale des parents d’élèves et partenaires de l’école en Côte d’Ivoire), le CNAPEL (Conseil national des parents d’élèves de l’enseignement privé laïc de Côte d’Ivoire), la FENAPEECI (Fédération nationale des parents d’élèves et d’étudiants des établissements d’enseignement confessionnel islamique) et la FENAPEC (Fédération Nationale des Associations des Parents d’Élèves et Étudiants Catholiques).

Le livret « Développer le leadership du chef d’établissement pour améliorer les performances de l’établissement » (2021) aborde la stratégie de parité hommes-femmes dans les associations de parents d’élèves et partenaires au sein du Comité de gestion des établissements scolaires. Il propose d’initier une rencontre avec les parents pour expliquer la politique du genre, démontrant la nécessité et les avantages de la promotion du genre et du leadership féminin. Ensuite, il suggère de proposer aux parents d’identifier des activités de promotion du genre et d’offrir des espaces aux associations pour mettre en œuvre ces activités.

3.4. Élèves

Le conseil scolaire des délégués d'élèves est l'organe décisionnaire représentant les élèves. Il est dirigé par un délégué et un sous-délégué, tous deux en classe de 1ère, élus démocratiquement par les élèves après une campagne d'une semaine suivie d'un vote. Ils représentent les élèves auprès de l'administration et veillent à leurs intérêts.

Selon l’Arrêté 0012/MEN/DELC du 20 octobre 2011, les associations d'élèves sont soumises à l'autorisation du conseil intérieur de leur établissement. Elles ne peuvent être politiques, syndicales, ou commerciales. Elles doivent respecter les lois et les bonnes mœurs, avec un règlement intérieur validé par le conseil intérieur. Les associations comprennent une Assemblée générale, un Bureau exécutif, et un Commissariat aux comptes. Les membres sont des élèves inscrits, et le Bureau exécutif est élu pour un an. Les activités des associations nécessitent l'approbation du chef d'établissement et doivent promouvoir un esprit de tolérance et de respect."

 

4. Gouvernance
 

4.1. Autonomie des leaders scolaires

Selon le Décret n° 2020-997 du 30 décembre 2020, modifiant le décret n° 2012-488, les ressources des Comités de Gestion des Établissements Scolaires Publics (COGES) proviennent de diverses sources. Celles-ci incluent les subventions de l’État, les fonds des collectivités territoriales, les activités génératrices de revenus, ainsi qu’une part du droit d’inscription des élèves et stagiaires du secondaire. Les COGES peuvent également recevoir des dons et des legs, conformément à l'article 27 du décret. L’Article 28 nouveau précise que « outre les subventions de l’État et les fonds provenant des collectivités territoriales, prévu au 1er et 2e tiret de l’article 27 nouveau du présent décret, le complément budgétaire nécessaire au financement des COGES, résultant de la suppression des cotisations exceptionnelles, est pris en charge par l’État et les collectivités territoriales, sur la base d’une évaluation annuelle. »

La contribution exceptionnelle de l’État et des collectivités territoriales fait l’objet d’un acte de prise en charge pour la part revenant à l’État et de délibération des conseils des collectivités concernées, dans les délais compatibles avec le bon déroulement de l’année scolaire.

La responsabilité du recrutement des enseignants incombe principalement aux Ministères du secteur Éducation-Formation en liaison avec le ministère de la Fonction Publique. Ces Ministère supervisent le processus de recrutement des enseignants et prennent les décisions relatives à leur emploi, y compris les mesures disciplinaires pouvant conduire à des licenciements en liaison avec le Ministère en charge de la Fonction publique. Les décisions sont également influencées par les conseils de discipline au niveau des établissements et les autorités académiques locales, qui collaborent avec ces ministères pour assurer le respect des règlements en vigueur.

 

4.2. Évaluation et responsabilité des leaders scolaires

Conformément à l’article 11 du décret n° 2021-456 du 08 septembre 2021 définissant les missions de l’Inspection Générale : « l’Inspection Générale a pour mission le suivi, l’évaluation et le contrôle de toutes les structures du Ministère ».

Le dispositif d’évaluation est renforcé par des structures et des personnels enseignants par les arrêtés n° 287/MENA/CAB du 13 septembre 2023, les arrêtés n° 288/MENA/CAB du 13 septembre 2023, les arrêtés n° 289/MENA/CAB du 13 septembre 2023.

Ces commissions d’évaluation des structures et des personnels enseignants sont présidées par l’Inspecteur Général, Coordonnateur Général de l’Inspection Générale du ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation.

L'évaluation des performances du personnel administratif dans l'administration scolaire est régie par l’Arrêté n° 0008/MENET-FP/DRH du 29 janvier 2019. Cette évaluation, qui se déroule annuellement après les examens de fin d'année et avant la rentrée scolaire, concerne divers domaines professionnels tels que l'encadrement pédagogique, la gestion des ressources humaines et financières, entre autres. Elle se base sur une grille de notation de 1 à 4, allant de « largement en dessous des attentes » à « dépassé les attentes ». Elle inclut également un entretien direct entre l'agent et son supérieur hiérarchique, couvrant les résultats professionnels, le bilan des activités, les compétences et les propositions d'amélioration. Les résultats de cette évaluation sont utilisés pour identifier les besoins en formation, améliorer les performances des agents et reconnaître leur contribution. Les agents en formation ou en congé maladie de longue durée ne sont pas évalués. En cas de désaccord sur l'évaluation, la Direction des ressources humaines intervient pour résoudre les différends.

4.3. Évaluation des enseignants par les leaders scolaires

L’Arrêté n °278/MENA/DPFC du 31 juillet 2023 fixe les modalités des visites de classe pour les enseignants des niveaux préscolaire, primaire, secondaire général et des Centres d'animation et de formation pédagogique. L'objectif est d'apporter un appui pédagogique et de vérifier l'application des normes officielles. Chaque enseignant doit faire l’objet d’au moins deux visites par an : une diagnostique en début d'année et une de suivi en cours d'année, sans être préalablement informé. Ces visites se déroulent en deux phases : observation de l'activité pédagogique et entretien d'analyse. Un bulletin de visite est rédigé et distribué aux parties concernées. Les visites de classe sont effectuées par les encadreurs pédagogiques des Antennes de la Pédagogie et de la Formation Continue, les conseillers pédagogiques du préscolaire et du primaire, les coordonnateurs nationaux disciplinaires et les responsables de structures éducatives tels que les directeurs régionaux, les chefs d'établissement, et les directeurs de CAFOP et d'école.

 

Ce profil a été révisé par Rassidy OYENIRAN, Enseignant-Chercheur, Institut pédagogique national de l'enseignement technique et professionnel, Côte d'Ivoire ; Raoul KOUADIO, Directeur de Cabinet du MENA; Anastasie Kacou SEPO, Directeur de Cabinet Adjoint MENA ; André DELOH, Directeur de la Veille et du Suivi des Programmes, Représentant du MENA chargé de collaborer avec les équipes de recherche du Rapport mondial du suivi sur l’éducation et de l’ADEA ; et Pr N’golo Aboudou SORO, Secrétaire Général de la Commission Nationale Ivoirienne pour l’UNESCO.

Dernière modification:

jeu 24/10/2024 - 16:56

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