Technologie

1. Terminologie

2. Lois, politiques, plans et régulations en matière de technologie en éducation

2.1. Cadre législatif et politique en matière de technologies en éducation

2.2. Infrastructures technologiques, capacité technologique des écoles et environnements d'apprentissage

2.3. Compétences technologiques des apprenants et des enseignants

2.4. Cybersécurité et sécurité

3. Governance

3.1. Institutions en charge de la technologie dans l'éducation et mécanismes de coopération

3.2. Rôles des écoles

 

1. Terminologie

La loi n° 96/AN/00/4èmeL portant orientation du système éducatif Djiboutien du 10 juillet 2000 valorise l’ « enseignement technologique », mais ne se réfère pas explicitement aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ni aux technologies de l’éducation.

La loi n° 80/AN/04/5ème L portant sur la réforme du secteur des TIC définit les TIC comme toutes « technologies employées pour recueillir, stocker, utiliser et envoyer des informations et incluent celles qui impliquent l'utilisation des ordinateurs ou de tout système de télécommunications ». La politique de développement des TIC du ministère de la Communication chargé des Postes et des Télécommunications inclut quant à elle les réseaux, les équipements, les usages et les contenus numériques sous le terme « TIC ».

Le Plan de réponse sectorielle de l’éducation à la crise COVID-19 réfère à la mise en place d’une équipe spécialisée « dans les technologies éducatives pour « gérer les ressources numériques (y compris le matériel et les logiciels) et l'assistance technique associée ».

La Stratégie de l’enseignement supérieur et de la recherche 2020-2024 du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche se réfère aux « Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication » (NTIC).

 

2. Lois, politiques, plans et régulations en matière de technologie en éducation
 

2.1. Cadre législatif et politique en matière de technologies en éducation

Constitution et lois : La Constitution du 15 septembre 1992 porte peu sur le rôle des technologies. Son article 13 stipule toutefois que le secret de la correspondance et de tous autres moyens de communication est « inviolable ». L’article 15 porte sur le droit de diffuser librement ses opinions dans les limites des lois et dans le respect de l'honneur d'autrui.

La loi n° 96/AN/00/4èmeL portant orientation du système éducatif Djiboutien du 10 juillet 2000 stipule à son article 9 que les contenus de l’éducation et de la formation doivent valoriser l’enseignement technologique. L’article 58 ajoute que les activités l’organisation de l’enseignement à distance sont déterminées dans chaque ordre d’enseignement par arrêté. La loi n° 2006-151 modifiant la Loi n° 2000-96 portant orientation du système éducatif djiboutien n’apporte pas de dispositions additionnelles sur les technologies.

La loi n° 164/AN/12/6ème L porte sur l’organisation du ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle. L’article 32 précise le rôle du service informatique. La Loi n° 143/AN/01/4ème L porte sur l’organisation du ministère de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur (MENESUP), mais ne comporte aucune mention explicite aux technologies.

La loi n° 80/AN/04/5ème L porte sur la réforme du secteur des TIC alors que la loi n° 22/AN/03/5ème L du 3 août 2003 définissait la politique nationale en matière de TIC. Elles ne portent toutefois pas explicitement sur le secteur de l’éducation. La loi n° 80/AN/04/5ème L comporte toutefois une visée d'égalité d'accès universel aux TIC et d'adaptabilité des TIC en fonction de la technologie et des besoins des usagers.

La loi n° 149/AN/06/5ème L du 08 août 2006 porte sur la création d'une catégorie d’établissements publics à caractère scientifique, pédagogique et technologique (non disponible).

Politiques : Le Cadre de gestion environnementale et sociale (CGES) du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (2019) vise à mettre en place un tableau de bord des données sur l’éducation utilisé pour l’élaboration des politiques (mesure grâce à l’utilisation de la plate-forme TIC). La Politique nationale Genre 2011-2021 souligne également parmi les défis l’accès inégal des femmes et des filles à la technologie, mais n’identifie pas explicitement d’actions à cet égard.

Plans et stratégies : Le ministère de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur (MENESUP) a initié depuis 2010 des plans sectoriels de l’éducation et de la formation. Le Schéma directeur 2021-2035 n’a pu être localisé. Auparavant, le Schéma directeur 2010-19 rappelait les missions du MENESUP, dont celle de « de favoriser l’accès aux connaissances scientifiques, technologiques et/ou culturelles les plus élevées à tout citoyen qui en a la volonté et l’aptitude ». Son axe d’intervention OS1-A5 portant sur le développement de l'accès aux technologies de l'information et de la communication poursuivait trois objectifs, soit : 1) définir et mettre en œuvre un cadre d’action pour l’intégration des TICE dans les pratiques scolaires ; 2) former les enseignants à l’utilisation des technologies de l'information et de la communication ; 3) développer l'accès aux TIC comme connaissance à acquérir et comme supports d'apprentissage. Ce Schéma était accompagné par le Plan d’action de l’éducation (PAE 2017-20) qui prévoyait également la mise en place d’un « plan de développement de l’usage des TICE » dans les établissements scolaires, notamment pour assurer la disponibilité dans les établissements d’équipements informatiques. En parallèle, le Plan d'action de l'éducation 2017-20 (version révisée) vise à assurer « l’amélioration de la gestion du système éducatif avec notamment l’utilisation de NTIC ». Plus spécifiquement il s’assure que « les curricula [soient] révisés en prenant en compte les TIC ». Il rappelle le souhait du ministère de l’Éducation nationale de mettre l’accent sur l’introduction des TIC pour améliorer la gestion du système éducatif et améliorer la qualité des apprentissages dans les salles de classe. Il stipule à cet égard que ce ministère élaborera une stratégie globale sur l’introduction des TIC dans l’éducation. La Stratégie de l’enseignement supérieur et de la recherche 2020-24 prévoit l’utilisation des NTIC et des moyens multimédias aux fins d’éducation pour « consolider le capital humain ». Son pilier « Consolidation du capital humain » vise notamment l’utilisation des NTIC et des moyens multimédias aux fins d’éducation.

Le Centre de Recherche, d’Information et de Production de l’Éducation nationale (CRIPEN) a encadré la mise en œuvre d’un plan numérique de l’éducation du primaire au secondaire. Ce plan prend en compte la révision des curricula, la restructuration du CRIPEN et la mise à disposition de ressources humaines, financières, d’équipements, de matériels, de locaux spécifiques (salles de programmeurs, de maintenance, de stockage, de réunion).

De façon plus générale, le gouvernement de Djibouti a adopté en mars 2014 le cadre de référence de planification des politiques publiques de développement appelé « La Vision Djibouti 2035 » qui encourage l’utilisation des nouvelles technologies de télécommunications et des moyens multimédia aux fins d’éducation. Elle énonce que « les TIC permettront de mieux affronter les défis du système éducatif, scolaire et universitaire, mais aussi d’accélérer l’alphabétisation des adultes dont le taux est particulièrement élevé. L’enseignement à distance favorisera la formation permanente et professionnelle, l’apprentissage et l’acquisition des diplômes reconnus, tout en gardant les positions professionnelles. » Selon cette Vision, les TIC constituent un axe prioritaire de cette vision en s’inscrivant dans une démarche de transformation de toutes les économies et toutes les sociétés. Le secteur de l’éducation constitue également un axe stratégique majeur de développement de la Stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi (SCAPE) 2015-2019. Elle vise notamment assurer la formation aux technologies dans les écoles et les universités et à implanter une culture des TIC dans l'enseignement secondaire général. Enfin, le Schéma stratégique intégré (SSI) 2014-24 vise à développer le secteur des TIC et constitue la feuille de route gouvernementale qui prévoit notamment la Stratégie nationale de développement des TIC. Il a été adopté par la loi n° 80/AN/14/7ème.

Projets : Le Projet d'élargissement des opportunités d'apprentissage (2021) vise à « accélérer les efforts déployés par le gouvernement pour exploiter l’utilisation d’outils numériques dans tout le système éducatif (pour le développement professionnel, l’enseignement en classe, et pour le suivi et l’établissement de rapports) ». En parallèle, la composante 3 du Projet d’éducation d’urgence en Riposte à la COVID-19 (2021) vise à renforcer les capacités de long terme via l’apprentissage numérique en cas de fermeture des écoles (dues à la COVID-19 ou à d’autres urgences). Les activités du projet comprennent notamment la mise en place d'un système de type SMS et l'achat d'équipements pour renforcer la communication entre les écoles, les enseignants et les familles, et pour faciliter les enquêtes et la création d'une équipe dédiée aux technologies de l'éducation pour gérer les ressources numériques et l'assistance technique associée.

Cadres de compétences numériques : Aucun cadre formel de compétences en TIC pour les enseignants n'a été trouvé dans le pays, bien que l’UNESCO ait soutenu l’Université de Djibouti pour assurer des formations aux enseignants basées sur son Référentiel de compétences TIC pour les enseignants en 2017. Le Projet d'élargissement des opportunités d'apprentissage (PRODA) (2021) vise toutefois à établir un cadre de compétences pour les enseignants, les directeurs d’écoles, les conseillers pédagogiques, les formateurs d’enseignants et les inspecteurs. Les différents curricula décrivent également les compétences de base en TICE des élèves, notamment au premier cycle du primaire qui comporte un cours dédié aux TICE.

Changements consécutifs à la COVID-19 : En mai 2020, le ministère de l'Éducation nationale de la Formation professionnelle a adopté le Plan de réponse sectorielle de l’éducation à la crise COVID-19 visant notamment à « assurer un enseignement à distance de qualité ». De plus, en 2020, le ministère de la Communication, chargé des Postes et des Télécommunications a procédé à la revue à mi-parcours du Schéma stratégique intégré (SSI) en mobilisant les acteurs clés, dont la Banque mondiale en vue d’assurer la transformation digitale et l’exploitation stratégique des TIC dans tous les secteurs. Le Projet d’éducation d’urgence de réponse à la COVID-19 (2021) vise également à assurer la continuité pédagogique pour les élèves qui ont souffert des fermetures de classes. Il aspire en partie à développer l’accès et améliorer la qualité de l’enseignement à distance des élèves du primaire et du secondaire. Cela étant, aucune modification aux lois touchant l’éducation et les technologies n’a été observée depuis la pandémie de COVID-19.

2.2. Infrastructures technologiques, capacité technologique des écoles et environnements d'apprentissage


2.2.1. Infrastructures technologiques et capacité technologique des écoles

L’article 8 de la loi n° 164/AN/12/6ème L stipule que le service de l'audit et du contrôle interne du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle est chargé de suivre l'utilisation et la gestion des équipements et des infrastructures de tous les établissements d’enseignement. Le Chapitre III de cette Loi porte sur les rôles de la Direction des projets, de la maintenance et des équipements de ce ministère qui comporte un service informatique.

Électricité : La loi n°88/AN/15/7e L portant réglementation des activités des producteurs indépendants d’électricité vise à permettre l'accès de l'énergie électrique « pour toutes les couches de la population et tous les opérateurs économiques du pays ». Le Projet d’éducation d’urgence de réponse à la COVID-19 (2021) vise à établir des contrats avec Électricité de Djibouti, la compagnie publique qui gère le service public de production et de distribution de l’électricité dans le pays, en vue de brancher les nouvelles salles de classe et les ménages et encourager les filles à rester scolarisées. Les annuaires statistiques annuels, notamment celui de 2020-21 du ministère de l’Éducation suivent le pourcentage d’établissements avec le courant électrique.

Ordinateurs et appareils : Le Schéma directeur 2010-19 visait à poursuivre la modernisation des systèmes informatiques et des infrastructures technologiques dans les établissements et au Ministère. En outre, il prévoyait poursuivre l’aide octroyée aux étudiants pour acquérir des ordinateurs et avoir accès à Internet. Le Projet d’éducation d’urgence de réponse à la COVID-19 (2021) vise à aménager ou réhabiliter des salles de visioconférences par le ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle.

En 2014, le projet « Un enfant, une tablette » du ministère de l’Éducation nationale, Djibouti Telecom, le ministère de la Communication chargé des Postes et des Télécommunications, les Autorités des Ports et Zones franches et le Centre d’études et de recherche de Djibouti (CERD) visait à assurer une meilleure insertion socioprofessionnelle des enfants du niveau primaire dans le monde de demain. Au total, 10 000 tablettes ont été préconfigurées pour accueillir à la fois des contenus d’enseignements (cahiers d’exercices de mathématiques et de français) et des applications pour des jeux éducatifs libres. Le contenu disponible sur les tablettes est conforme aux programmes scolaires en vigueur ; elles comprennent plus de 150 applications éducatives, des livrets de français et mathématiques, des animations en vidéo et des versets du Coran. Des indications pour l’usage et la préservation des tablettes sont aussi soumises aux apprenants. La mise en œuvre du projet a débuté par une phase pilote rejoignant 10 écoles, à raison d’une école par circonscription et par régions avant de se déployer à l’échelle du pays. 

Connexion à Internet : La loi n°80/AN/04/5ème L portant réforme du secteur des TIC prévoit la mise en place d’un service pour garantir un accès universel des télécommunications. Son article 5 vise à assurer le développement et l'utilisation de l'Internet.

Le Plan d'action de l'éducation 2017-2020 (version révisée) affirme qu’un projet pilote est en cours dans quatre écoles primaires, un collège et un lycée du pays pour leur permettre d’avoir une connexion Internet à haut débit via l’introduction de la fibre optique. La Vision Djibouti 2035 aspire aussi à renforcer les réseaux de communication autant dans les agglomérations urbaines que dans les zones rurales. Le Schéma directeur 2010-2019 suit également comme indicateur la proportion d’établissements connectés aux bases données pédagogiques du MENESUP et à l’Internet. Le Projet d’éducation d’urgence de réponse à la COVID-19 (2021) prévoit enfin la signature de contrats avec Djibouti Telecom pour l’accès à internet pour environ 50 établissements scolaires.

2.2.2. Technologie et environnements d’apprentissage

Le Centre de Recherche, d’Information et de Production de l’Éducation nationale (CRIPEN) est responsable du développement de la plate-forme E-learning (cartable numérique) et d’applications numériques en éducation. Son service de la radio et de la télévision scolaire éducative (RTSE) conçoit et diffuse des séquences d’enseignement à distance en direction des élèves et de la communauté éducative. La radio scolaire éducative existe depuis 1984 au sein du ministère de l’Éducation nationale ; elle comporte six émissions hebdomadaires. En parallèle, la télévision scolaire éducative aussi du ministère de l’Éducation nationale a été créée en mars 1996. Des CD éducatifs sont également produits par le CRIPEN pour tous les niveaux de l’éducation (à télécharger).

Lors de la pandémie de COVID-19, le Plan de réponse sectorielle de l’éducation à la crise COVID-19 visait notamment à mettre en place et à diffuser quotidiennement des cours scolaires et du contenu éducatif télévisé et e-learning à distance et en ligne. Il aspirait également à développer l'utilisation de plateformes de classes digitales. Les chaines de télévision et de radio et les réseaux sociaux ont été alimentés par des capsules de mobilisation pour assurer l'appui des apprenants à la continuité des cours. Il était dès lors prévu que 70 % des enfants en âge de scolarisation bénéficient d'un accès continu aux programmes éducatifs à distance. De plus, le Plan visait à développer et à disséminer des fascicules éducatifs pour la continuité éducative des enfants n'ayant pas accès aux médias et aux ressources digitales. À plus long terme, il prévoyait que le système éducatif national dispose d'un programme éducatif à distance de qualité et « des capacités techniques pour sa pérennisation et amélioration ». Enfin, le Projet d’éducation d’urgence de réponse à la COVID-19 (2021) priorise également un enseignement à distance ou mixte pour le futur. Il a financé la création et la diffusion de leçons pour la télévision et pour la radio et la création de leçons pour la plate-forme d'apprentissage en ligne du MENFOP.

2.3. Compétences technologiques des apprenants et des enseignants


2.3.1. Apprenants

Le gouvernement a la volonté d’introduire dans tous les ordres d’enseignement les NTIC. À cet égard, le programme de la première année du primaire présente un cours complet sur les TICE depuis 2019. Les compétences de base en TICE au terme du 1er cycle sont détaillées. L’élève est accompagné pour ultimement maîtriser les outils informatiques (tablettes/mini-laptops), manipuler et programmer un robot basique, se connecter à Internet, naviguer et télécharger des ressources et utiliser des applications spécifiques aux différentes disciplines de l’enseignement. Au niveau de l’enseignement de base, les programmes d’enseignement (2021) entrevoient la technologie comme un module interdisciplinaire notamment dans l’éducation à l’environnement, à l’hygiène, à la santé et l’éducation en matière de la population. Le deuxième cycle de l’enseignement de base vise à ce que les élèves puissent tirer profit du développement technologique pour mieux connaître la fondation et l’usage des appareils ménagers. Les travaux de révision des curricula de l’enseignement fondamental se poursuivront jusqu’en 2025.

Le Plan d'action de l'éducation 2017-2020 (version révisée) identifie l’objectif stratégique de développer chez les élèves les connaissances requises pour assurer leur accès aux technologies de l'information et de la communication tant au niveau primaire, de l’enseignement moyen et du secondaire. Le Schéma directeur 2010-2019 privilégie enfin le développement de l’enseignement scientifique et technologique en termes de filières d’enseignement. Il ne précise pas explicitement d’actions permettant de faciliter l’accès aux filles en science, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM/STIM).

2.3.2. Enseignants

La loi n° 96/AN/00/4èmeL portant orientation du système éducatif Djiboutien du 10 juillet 2000 exige des enseignants de posséder des « compétences professionnelles continuellement à jour des mutations affectant la science éducative » (article 71). Elle ne précise pas de compétences en technologie.

Le Schéma directeur 2010-2019, dans la visée d’améliorer la qualité et la pertinence des enseignements et des apprentissages, a identifié des compétences des enseignants liées à la technologie, dont celle de « développer l’accès aux technologies de l'information et de la communication comme connaissance à acquérir et en leur qualité de supports d'apprentissage et de source riche en informations et en savoirs ». Plus spécifiquement, ce Schéma visait à « former les enseignants à l’utilisation des technologies de l'information et de la communication ».

Un atelier pour l'élaboration des cadres de compétences pour les enseignants, les chefs d'établissement et les conseillers pédagogiques a été tenu au Centre de formation des enseignants de l'enseignement fondamental Omar Guelleh Ahmed en décembre 2021. Ce centre d'excellence en technologie éducative offre également plusieurs formations sur les TICE. De plus, en mars 2017, l’UNESCO a soutenu l’Université de Djibouti pour organiser un cours de formation pour 50 enseignants sur le Cadre de compétences en TIC pour les enseignants. Cette formation visait à réfléchir sur le Plan stratégique intégré des TIC à Djibouti, comprendre et utiliser efficacement les TIC dans l'enseignement. Cette activité s'inscrivait dans le cadre de l'Axe d'action 3 de l'UNESCO : Appui aux États membres pour l'autonomisation des citoyens par l'accès universel au savoir et la préservation de l'information et du savoir à Djibouti. Enfin, le Projet d’élargissement des opportunités d’apprentissage (2020-2024) vise à mettre en place un cadre d’évaluation pour renforcer les compétences digitales des enseignants.

Formation initiale

La formation initiale des formateurs de l’enseignement fondamental et secondaire est une prérogative exclusive de l’État dispensée dans des Centres de formation des enseignants. Ces Centres assurent le développement de l'innovation dans les domaines de pédagogie et de la didactique. L’article 2 de l’Arrêté n° 2016-118/PR/MENFP portant organisation et fonctionnement du Centre de formation des enseignants de l'enseignement fondamental (CFEEF) stipule que ces centres ont pour mission le développement des innovations des enseignants dans les domaines de la formation, de la pédagogie, de la didactique et des TICE.

L’article 11 du décret n° 2021-011/PR/MENFOP portant sur les modalités d’accès à la fonction des professeurs-formateurs des Centres de formation des enseignants de l’enseignement fondamental (CFEEF) soutient que les professeurs-formateurs ont pour mission le développement de la recherche technologique ainsi que la valorisation de ses résultats. Ils participent à cet égard au développement technologique en liaison avec les organismes de recherche locaux.

Formation continue

Le Service de la radio et de télévision scolaire éducative (RTSE) du Centre de Recherche, d’Information et de Production de l’Éducation nationale (CRIPEN) assure la formation continue des enseignants en disponibilisant des émissions préparées par des formateurs. Le Plan d'action de l'éducation 2017-2020 (version révisée) aspirait à cet égard à former les enseignants et le personnel de soutien à l’utilisation et à la création des outils collaboratif (plateformes numériques). Pour assurer la familiarisation des enseignants à l’utilisation des technologies numériques, le Schéma directeur 2010-2019 soutenait que des Centres de ressources pédagogiques sont installés dans les régions et le « Hub » est quant à lui installé dans les Centres de formation des personnels de l'éducation nationale (CFPEN) régionaux.

Lors de la pandémie de COVID-19, le Plan de réponse sectorielle de l’éducation à la crise COVID-19 (2021) visait à assurer la continuité des formations des nouveaux maitres par l’octroi de ressources à distance. Plus spécifiquement, il était prévu d’augmenter la capacité de production de cours de formation informatisé, d’accélérer la finalisation des contenus de formation sous format informatisé et de renforcer la capacité des systèmes digitaux de formation en ligne du MENFOP. En outre, le Projet d’éducation d’urgence de réponse à la COVID-19 (2021) vise à renforcer les capacités du personnel en matière de développement d'applications d'apprentissage en ligne avec l’appui du Centre de recherche, d’information et de production de l’éducation nationale (CRIPEN). Il aspire également à assurer leur développement sur les diverses approches d’apprentissage à distance.

2.4. Cybersécurité et sécurité


2.4.1. Confidentialité des données

L’article 58 de la loi n° 80/AN/04/5ème L stipule que « toute personne qui fournit ou emploie un service d'information et de communication, qui peut être un service de télécommunication, est soumise aux dispositions sur la confidentialité, les infractions, les sanctions et les mesures coercitives telles que fixées par la présente Loi ».

La cellule informatique et de maintenance du parc informatique du Centre de Recherche, d’Information et de Production de l’Éducation nationale (CRIPEN) du ministère de l’Éducation nationale assure la sécurisation des données numériques du centre.

Le Plan d'action de l'éducation 2017-2020 (version révisée) entend actualiser son système de collecte de données statistiques et impliquer davantage les inspections dans la vérification et l’analyse des données ; il est notamment prévu d’élaborer un manuel de procédures pour la collecte et le traitement éthiques des données statistiques.

2.4.2. Abus en ligne et cyberintimidation

L’article 60 de la loi n° 80/AN/04/5ème L stipule que toute personne qui fait au téléphone des propos injurieux, menaçants ou obscènes est passible d'une amende de 3.000.000 francs Djibouti (16 858 dollars des États-Unis) ou d'une peine d'emprisonnement n'excédant pas 12 mois ou des deux.

 

3. Governance
 

3.1. Institutions en charge de la technologie dans l'éducation et mécanismes de coopération

Sous le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, le Centre de Recherche, d’Information et de Production de l’Éducation nationale (CRIPEN) a la charge de repenser les curricula, les programmes d’enseignement, les supports didactiques et pédagogiques en introduisant les TIC. Le service informatique du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle a en charge « l'informatisation des services du ministère et la conduite des programmes de développement des technologies de l'information et de la communication de l'éducation dans les établissements d'enseignement ». Il a également la responsabilité du développement et de la mise à jour quotidienne du site internet du Ministère et celle de la maintenance de toutes les bases de données sur support informatique du ministère. L’équipe du Service de la radio et de télévision scolaire éducative (RTSE) est également composée de techniciens issus du corps enseignant. En parallèle, les Centres de formation des enseignants, aussi rattachés sous ce ministère, ont pour mission la formation professionnelle initiale et continue des personnels d'enseignement, d'encadrement, d'administration et de gestion de l'éducation nationale et des établissements privés d'enseignement. Ces centres sont administrés par un conseil d'administration et dirigés par un Directeur général.

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche veille à être partie prenante des programmes gouvernementaux de développement des TIC, notamment en identifiant un représentant chargé de s’assurer d’une bonne intégration de l’enseignement supérieur et la recherche dans les projets. L’article 19 de la loi n° 143/AN/01/4ème L précise que la Direction générale de la pédagogie de ce ministère programme l’acquisition et la répartition des équipements scientifiques et techniques entre les établissements d’enseignement secondaire, technique et professionnel. L’article 31 ajoute que la Direction générale de l’administration centrale développe et exploite les applications informatiques et dote le département d’un plan informatique répondant à ses besoins.

Le Centre d’études et de recherche de Djibouti (CERD) est également un établissement public à caractère scientifique et technologique, sous sa tutelle du MENSUR et régi par la Loi n° 19/AN/13/7ème L du 14 décembre 2013. Il encadre l’information et la communication notamment via les radios et télévisions scolaires éducatives.

En parallèle, le ministère de la Communication chargé des Postes et des Télécommunications joue un rôle central dans le développement des technologies. La restructuration du secteur des TIC a fait l'objet de la loi n° 80/AN/04/5ème, portant réforme du secteur des Technologies de l'Information et de la Communication, qui a été promulguée le 24 octobre 2004. Cette dernière institue une autorité de régulation, soit l’Agence djiboutienne de régulation des TIC (ADRT) et attribue à cet organisme les missions et les pouvoirs lui permettant de réguler le secteur des TIC. La Direction du développement des TICS de ce ministère est responsable du « service de l’observatoire et de la promotion des TIC ».  Son rôle en éducation n’est toutefois pas précisé.

Le ministère délégué chargé de l'Économie numérique et de l'Innovation met en œuvre la politique du gouvernement dans le domaine de la transformation, la digitalisation et de l’innovation technologique. Son rôle est surtout axé sur le soutien et l’essor de l’entrepreneuriat et de projets numériques.

Enfin, le Plan de réponse sectorielle de l’éducation à la crise COVID-19 visait à mettre en place une équipe spécialisée dans les technologies éducatives pour « gérer les ressources numériques (y compris le matériel et les logiciels) et l'assistance technique associée ».

3.2. Rôles des écoles

Les écoles doivent développer des plans de réponse aux urgences, incluant le numérique. Elles assurent également la gestion des téléphones mobiles en classe.

Dernière modification:

jeu 18/05/2023 - 11:35

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