Technologie

1. Terminologie

2. Lois, politiques, plans et régulations en matière de technologie en éducation

2.1. Cadre législatif et politique en matière de technologies en éducation

2.2. Infrastructures technologiques, capacité technologique des écoles et environnements d'apprentissage

2.3. Compétences technologiques des apprenants et des enseignants

2.4. Cybersécurité et sécurité

3. Governance

3.1. Institutions en charge de la technologie dans l'éducation et mécanismes de coopération

3.2. Rôles des écoles

 

1. Terminologie

Le Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté/Plan de développement économique et social (PDES) (2015) se réfère aux « technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement » (TICE), tout comme le référentiel de compétences du métier de l’enseignant (2020) qui vise à ce que les enseignants « maîtrise[nt] et utilise[nt] les TICE ».

 L’article 1 de la loi n° 2019-33 du 03 juillet 2019, portant répression de la cybercriminalité au Niger définit les technologies de l’information et de la communication (TIC) comme toutes « les technologies employées pour recueillir, stocker, utiliser et transmettre des informations ainsi que celles qui impliquent l’utilisation des ordinateurs ou de tout système de communication y compris de télécommunication ».

2. Lois, politiques, plans et régulations en matière de technologie en éducation
 

2.1. Cadre législatif et politique en matière de technologies en éducation

Constitution et lois : L’article 23 de Constitution de la VIIe République (25 novembre 2010) stipule que l’État et les autres collectivités publiques veillent, par leurs politiques publiques et leurs actions, à la promotion et à l’accès à un enseignement public, gratuit et de qualité. L’article 100 affirme que la loi détermine les principes fondamentaux de l’enseignement, de la technologie et de la recherche scientifique. L’article 156 ajoute que le Conseil supérieur de la communication, comme autorité administrative indépendante, veille à la promotion et au développement des technologies de l’information et de la communication. Enfin, l’article 31 énonce que toute personne a le « droit d’être informée et d’accéder à l’information détenue par les services publics dans les Conditions déterminées par la loi ».

La Loi n° 98-12 du 1er juin 1998 portant orientation du système éducatif nigérien stipule, en son article 15, que le système éducatif vise, sur le plan des contenus, à dispenser une formation centrée sur les réalités objectives du milieu tout en tenant compte de l’évolution technologique du monde. Il valorise également l’enseignement scientifique et technologique. Le décret n°2000-457 PRN/MEN du 8 décembre 2000 détermine quant à lui les normes environnementales techniques et pédagogiques des enseignements de base et moyen, notamment la présence de laboratoires ou salle de travaux pratiques dès le premier cycle du secondaire.

Au niveau des technologies, la loi n°2018-45 du 12 juillet 2018 porte réglementation des communications électroniques au Niger détermine les conditions et les modalités d’établissement et d’exploitation des réseaux et de fourniture de services de communications électroniques. Elle vise à promouvoir l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement. En parallèle, la loi n°2019-33 du 3 juillet 2019 porte répression de la cybercriminalité au Niger. L’article 2 de cette loi définit l’objet de cette loi qui vise à fixer les règles applicables à la cybercriminalité ou à tout autre fait illégal commis au moyen d’un système informatique. À ce titre, elle prévoit les infractions et les procédures relatives aux TIC, dans le respect des droits et libertés individuelles ». Elle ne porte pas explicitement sur le secteur de l’éducation.

Politiques : Le Niger actualise sa politique nationale des TIC pour l’arrimer aux dernières innovations technologiques. Sa Politique numérique devrait couvrir la période 2021-2030. Auparavant, la Politique sectorielle des télécommunications et des TIC 2013-2020, approuvée par le décret n°2013-158 du 12 avril 2013 s’articulait autour de cinq axes stratégiques : la mise en œuvre de l’adaptation du cadre juridique et institutionnel ; le développement des infrastructures ; la promotion de l’accès universel aux services TIC ; le développement des applications et contenus ; et le renforcement des capacités en matière des TIC.

La Déclaration de politique générale du gouvernement (2021) vise à introduire le numérique dans l’éducation pour accroître la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage.

Plans et stratégies : Le Programme sectoriel de l’éducation et de la formation (PSEF 2014-2024) vise à améliorer le développement des TIC dans les établissements d’enseignement avec notamment l’accès à l’Internet et les bibliothèques numériques. Au niveau de l’enseignement supérieur, le PSEF 2014-2025 aspire à élaborer un plan de restructuration des enseignements en donnant une place importante à la dimension technologique dans les filières qui s’y prêtent. Le Plan de transition du secteur de l’éducation et de la formation 2020-22 rend compte de la mission d’experts menée au Niger en 2019 et financée par l’Union européenne qui visait à établir un diagnostic complet des systèmes d’information, sur les plans technologique et institutionnel.

La Stratégie nationale d’accélération de l’éducation et de la formation des filles et des femmes au Niger (SNAEFFF) (2020) concerne tout le système et les différents secteurs de l’éducation. Elle vise à contribuer à la mise en place d’un système éducatif exempt de toute forme d’inégalités et de disparités entre les sexes, notamment dans les communes rurales.

La Stratégie de développement durable et de croissance inclusive (SDDCI) 2035 vise à augmenter la proportion de la population ayant accès à un réseau mobile, à l’électricité et à une connexion à l’Internet à haut débit fixe. En accord avec la SDDCI, la Stratégie « Niger 2.0 » du gouvernement du Niger veut atteindre une couverture des TIC à 100 %. Il comporte quatre pivots principaux, à savoir, les services d’administration publique en ligne, la création d’une « technopole », cité de l’innovation et de la technologie, ainsi que la promotion du numérique et le projet « Villages intelligents ». L’un des axes prioritaires du projet « Villages intelligents » est l’e-éducation, qui sous-tend le e-learning, les espaces numériques de travail et l’alphabétisation. L’éducation fait plus largement partie des axes stratégiques de cette Stratégie qui met un accent particulier sur le développement des TIC en zones rurales. Enfin, le Plan de développement économique et social (PDES) 2022-2026 entend développer et moderniser l’enseignement et assurer un « désenclavement numérique » des villages du pays. Il vise également à créer un environnement favorable au développement local de contenu numérique.

La Politique nationale en matière de Sciences Technologie et Innovation (POSTINI) (2020) vise le développement du cadre institutionnel des politiques en matière de science, de technologie et d’innovation, le renforcement de l’enseignement de la science, de la technologie et de l’innovation et la création des centres d’excellence de formation, de la recherche et de l’innovation en sciences et technologies.

Enfin, une Stratégie nationale sur la cybersécurité est en cours d’élaboration afin de renforcer la sécurité des données des institutions publiques et privées et des personnes physiques souvent les plus exposées.

Cadres de compétences numériques : Les ministères chargés de l’éducation ont développé un référentiel de compétences du métier de l’enseignant (2020). La compétence 7 consiste à « Maîtriser et utiliser les TICE » et comprend diverses sous-compétences spécifiques. Aucun cadre de compétences en TIC pour les apprenants n’a été trouvé.

Changements consécutifs à la COVID-19 : Aucun changement significatif dans les régulations en éducation portant sur l’intégration des technologies n’a été observé depuis la pandémie de COVID-19. L’Agence française de développement et l’UNICEF ont assuré un appui à la mise en œuvre du Plan de riposte COVID-19 du secteur de l’éducation (juillet 2020 à décembre 2021). Le programme appuyait la continuité des apprentissages hors de l’école notamment via l’apprentissage à distance, le suivi et l’accompagnement des élèves. La requête de financement accéléré COVID-19 a été adressée auprès du Partenariat mondial pour l’éducation et vise la mise en œuvre de la continuité des apprentissages à distance.

2.2. Infrastructures technologiques, capacité technologique des écoles et environnements d'apprentissage


2.2.1. Infrastructures technologiques et capacité technologique des écoles

Électricité : L’article 60 de la Loi n° 98-12 du 1er juin 1998 portant orientation du système éducatif nigérien porte sur le financement de l’enseignement et de la formation dans les établissements publics. Les collectivités ont la charge de l’électricité et du téléphone. En parallèle, la loi n° 2003-04 du 31 janvier 2003, portant Code de l’électricité vise à promouvoir notamment les énergies renouvelables, mais ne porte toutefois pas explicitement sur le secteur de l’éducation. L’article 5 de cette loi stipule que le service public de l’énergie électrique poursuit les missions suivantes : garantir un approvisionnement permanent et continu pour la sécurisation de la fourniture en énergie électrique dans les meilleures conditions de qualité et de prix ; assurer le respect des principes d’égalité de traitement et d’accès aux services de l’électricité sur l’ensemble du territoire ; et assurer la desserte sur le territoire national selon l’adaptabilité et l’acceptabilité du service de l’électricité que l’intérêt général peut raisonnablement commander.

La Déclaration de politique générale du gouvernement (2021) vise l’amélioration du taux d’accès à l’électricité. Elle compte porter le taux d’accès des ménages à l’électricité à 30 % et à améliorer la part de l’énergie solaire dans le mix énergétique d’au moins 15 % d’ici 2026. Le Plan d’action national des énergies renouvelables (PANER) du NIGER 2015-2020/2030 vise à installer 200 « systèmes de démonstration » dans les institutions sociales comme les écoles. Enfin, le Projet d’accélération de l’accès à l’électricité au Niger (HASKE) financé par la Banque mondiale vise à permettre l’accès à l’électricité à plus de 60 % de la population nigérienne d’ici 2030 avec une cible intermédiaire de 40 % en 2025. En septembre 2017, le Niger a introduit un tarif social pour favoriser un accès plus abordable à l'électricité.

Ordinateurs et appareils : La Déclaration de politique générale du gouvernement (2021) vise à combler le déficit en supports pédagogiques numériques à travers la mise à disposition des tablettes, notamment au niveau du secondaire.

Le programme « Mon école numérique » de la Fondation Orange a permis d’offrir 30 tablettes dans dix établissements du pays.

Aucune politique de type « un élève-un ordinateur » (OLPC) ou d’aide aux parents ou aux étudiants pour l’achat d’appareils technologiques n’a été recensée dans le pays.

Connexion à Internet : Aucune loi ne garantissant un accès universel à l’Internet n’a été trouvée, or le ministère de la Poste, des Télécommunications et des Nouvelles Technologies de l’Information vise à adopter des politiques nationales d’accès à l’Internet et à identifier aisément les manques à combler pour faire d’Internet un outil de développement.

Le Programme sectoriel de l’éducation et de la formation (PSEF 2014-2024) vise à améliorer l’accès à l’Internet dans les établissements d’enseignement. De même, il compte mettre en place des connexions Internet dans les administrations déconcentrées afin de faciliter la communication entre les services et la mise à jour régulière des informations sur le personnel de l’éducation. Le Plan de transition du secteur de l’éducation et de la formation 2020-22 vise quant à lui à doter les Écoles normales d’instituteurs en outils informatiques associés à des connexions haut débit. La Déclaration de politique générale du gouvernement (2021) rend compte de l’ambition du gouvernement d’améliorer significativement les taux de pénétration du mobile et de l’Internet haut débit, notamment par l’extension de la fibre optique.

2.2.2. Technologie et environnements d’apprentissage

Le Programme sectoriel de l’éducation et de la formation (PSEF 2014-2024) compte appliquer des mesures de sensibilisation sur la scolarisation des filles au travers de messages à la radio et à la télévision. En parallèle, la Déclaration de politique générale du gouvernement (2021) vise à promouvoir la formation à distance.

Le Niger compte sur des programmes d’éducation par la télévision et la radio à destination des enseignants du primaire, notamment l’émission hebdomadaire « La voix de l’enseignant », réalisée par l’Institut national de la documentation et des ressources pour l’appui pédagogique (INDRAP).

L’Agence française de développement et l’UNICEF qui ont assuré un appui à la mise en œuvre du Plan de riposte COVID-19 du secteur de l’éducation prévoyaient que deux tiers des élèves du primaire et du collège bénéficient de ressources d’apprentissage à distance durant la pandémie de COVID-19. L’initiative a permis de distribuer des supports de mathématiques et de français à tous les élèves de CP. Les enseignants se sont aussi vu allouer des crédits téléphoniques pour suivre à distance leurs élèves. La diffusion de cours à la radio a aussi permis de maintenir la relation pédagogique. À cet effet, l’UNICEF prévoyait démarrer la distribution de 75 000 postes de radio. La requête de financement accéléré COVID-19 adressée auprès du Partenariat mondial pour l’éducation vise également la mise en œuvre de la continuité des apprentissages à distance. Au niveau du primaire, il s’agissait prioritairement d’assurer le continuum des activités d’enseignement-apprentissage via l’enseignement à distance et de poursuivre les formations à distance pour les enseignants. Au niveau du secondaire, l’initiative visait prioritairement à mettre en œuvre les mesures d’enseignement à distance en se concentrant sur les classes d’examen. Cette requête de financement visait notamment à déployer un programme de radio d’enseignement dans l’ensemble du territoire national. Il était prévu de diffuser six émissions hebdomadaires à raison de trois heures quotidiennes pour le niveau primaire (soit une demi-heure par niveau d’enseignement) et deux heures pour le collège (soit une demi-heure par niveau d’enseignement) sur une période de deux mois.

Durant la pandémie de COVID-19, le ministère de l’Enseignement supérieur a proposé l’organisation d’enseignements sur les réseaux sociaux WhatsApp et Telegram. Le Plan d’urgence COVID19 pour l’enseignement supérieur a consigné l’approche. À moyen terme, il était prévu de développer des cours sur des plateformes d’enseignement qui reproduisent les classes virtuelles. En parallèle, la plateforme « Eloccol » visait à permettre aux élèves des collèges et lycées de suivre des cours et de faire les révisions à distance à partir de leur téléphone.

Enfin, la plateforme Lauréat, à travers la digitalisation des processus liés aux examens et concours nationaux, aide à organiser les examens officiels au Niger.

2.3. Compétences technologiques des apprenants et des enseignants


2.3.1. Apprenants

Malgré la loi n° 98-12 du 1er juin 1998 portant orientation du système éducatif nigérien qui soutient l’enseignement technologique, la Déclaration de politique générale du gouvernement (2021) qui vise à introduire le numérique dans l’éducation pour accroître la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage et la Politique nationale en matière de Sciences Technologie et Innovation (POSTINI) (2020) qui compte renforcer l’enseignement de la technologie et de l’innovation, aucun cadre de compétences numériques pour les apprenants ni aucun programme d’études technologiques n’ont été trouvés.

En ce qui concerne les filles dans les filières des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM), le Programme sectoriel de l’éducation et de la formation (PSEF 2014-2024) compte produire des messages de sensibilisation adressés aux enseignants sur le genre dans le programme des Écoles normales d’instituteurs. La Direction de la promotion de la scolarisation des filles (DPSF) du ministère de l’Enseignement primaire, de l’Alphabétisation, de la Promotion des Langues nationales et de l’Éducation civique (MEP/A/PLN/EC) assure quant à elle le suivi des indicateurs de participation des filles dans les filières technologies en rapport avec les directions concernées.

2.3.2. Enseignants

La compétence 7 du Référentiel de compétences du métier de l’enseignant (2020) vise à ce que les enseignants maîtrisent et utilisent les TICE. Ces derniers doivent : « intégrer les TIC et les outils multimédias dans [leur] enseignement ; développer le travail collaboratif numérique ; tirer le meilleur parti des outils numériques, pour permettre l’individualisation des apprentissages et développer les apprentissages collaboratifs ; et exercer un esprit critique vis-à-vis de l’utilisation des TICE ». Il est attendu en termes d’indicateurs que l’enseignant : « manipule les logiciels en relation avec les objectifs des domaines des apprentissages et de la discipline ; utilise le numérique pour étayer ses cours ; adapte les technologies au service des apprentissages ; didactise des documents authentiques ; aide les élèves à s’approprier les TIC, les utiliser pour faire des activités d’apprentissage ; assure l’apprentissage en réseau et à distance ; mette en place des apprentissages individualisés et collaboratifs ; recourt efficacement aux TIC pour collecter, interpréter et communiquer des informations et pour résoudre des problèmes ; fasse des recherches par les élèves ; et réalise des projets TIC en groupes et individuels »

Au niveau de la formation initiale et continue des enseignants, le Programme sectoriel de l’éducation et de la formation (PSEF 2014-2024) compte développer un programme de formation à travers les TIC pour les enseignements magistraux et les troncs communs disciplinaires. Il compte également développer les capacités des formateurs et des encadreurs de l’enseignement et de la formation professionnelle technique aux TIC. Le Plan de transition du secteur de l’éducation et de la formation 2020-22 porte quant à lui sur la conception et la mise à disposition de la documentation pédagogique numérique pour l’auto-formation de chaque enseignant.

Au niveau de la formation continue, l’initiative « Soutien à distance des enseignants » (SADE) utilise WhatsApp et Skype pour soutenir les enseignants et diffuser les bonnes pratiques et de nouvelles approches pédagogiques via des vidéos sur des leçons-types. De plus, des livrets de formation à distance IFADEM sont aussi utilisés par la Direction de la formation initiale et continue du ministère de l’Éducation. L’Agence universitaire de la Francophonie a également expérimenté la mise en place d’une plateforme et de contenus accessibles on-line et off-line pour les enseignants du primaire, du secondaire et de la formation professionnelle et technique.

2.4. Cybersécurité et sécurité


2.4.1. Confidentialité des données

Le Plan de transition du secteur de l’éducation et de la formation 2020-22 rend compte de travaux visant à assurer une sécurité des données par le ministère de l’Éducation et de l’Institut national de la statistique.

La loi n°2019-33 du 3 juillet 2019 portant répression de la cybercriminalité au Niger vise à prévenir les actes portant atteinte à la confidentialité, à l’intégrité et à la disponibilité des systèmes et des données informatiques ainsi que l’usage frauduleux de tels systèmes et données. Elle ne porte pas explicitement sur le secteur de l’éducation.

La loi no 2017-28 relative à la protection des données à caractère personnel porte sur tout traitement de données mis en œuvre sur le territoire national. Son article 15 stipule que la collecte, l’enregistrement, le traitement, le stockage, la transmission et l’interconnexion de fichiers de données à caractère personnel doivent se faire de manière loyale. Elle ne porte pas directement sur le secteur de l’éducation.

2.4.2. Abus en ligne et cyberintimidation

L’article 29 de loi n°2019-33 du 3 juillet 2019 portant répression de la cybercriminalité au Niger relatif à la diffamation par un moyen de communication électronique stipule que son auteur est puni d’une peine d’emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende d’un million à cinq millions de francs CFA (7 600 dollars des États-Unis). L’article 30 porte sur les injures par un moyen de communication électronique. Les sanctions sont les mêmes que celles précitées pour la diffamation. Enfin, les articles 15 à 20 décrivent les infractions et sanctions relatives à la pornographie enfantine.

 

3. Governance
 

3.1. Institutions en charge de la technologie dans l'éducation et mécanismes de coopération

Le ministère de l’Éducation nationale comporte une Direction de l’enseignement préscolaire et primaire ; une Direction de l’enseignement secondaire général ; une Direction de l’Enseignement franco-arabe ; une Direction de l’enseignement privé ; une Direction de l’éducation physique et sportive ; et une Direction de la promotion de la scolarisation des filles. Il compte également des directions d’appui, dont la Direction de l’informatique, de la promotion des TIC, des archives, de la documentation et des relations publiques (DIPTIC/A/D/RP). Cette dernière participe entre autres à la promotion de l’utilisation des TIC dans les programmes d’enseignement et assure la formation du personnel du ministère en TIC en collaboration avec les directions concernées. Le Directeur de la promotion de l’informatique a aussi pour attribution le choix des équipements en matière d’informatique, la sécurisation du système informatique, la conservation et la publication des données nécessaires à la prise de décisions stratégiques en matière d’éducation et la promotion de l’utilisation des TIC dans l’enseignement.

Le ministère de la Poste et des Nouvelles Technologies de l’Information assure le suivi de la prise en compte de l’apport des TIC dans toutes les stratégies sectorielles de développement de l’État. Il participe à l’harmonisation des programmes d’enseignement spécial en TIC dans les établissements de formation publics et privés et promeut l’enseignement à distance (e-learning). Il comporte une Direction des études et l’École supérieure des télécommunications (EST) y est rattachée. Cet établissement de formation comporte quatre pôles de compétences, à savoir : la formation ; la recherche ; l’expertise et le partenariat.

L’Autorité de régulation des communications électroniques (ARCEP), crée en 2018 et rattachée au cabinet du premier ministre, veille à l’application des textes législatifs et réglementaires, au respect des normes environnementales et sanitaires en matière de communications électroniques et protège les intérêts de l’État, des utilisateurs et des opérateurs. Elle collecte également des ressources financières devant alimenter le fonds d’accès universel. En parallèle, la Haute autorité de protection des données à caractère personnel (HAPDP), qui est une autorité administrative indépendante, mise en place en 2017, veille au respect des données à caractère personnel et à la vie privée des utilisateurs. Elle est également chargée de missions de sensibilisation et information, de veille juridique et technologique et de conseil. Elle instruit également les plaintes. Enfin, l’Agence nationale pour la société de l’information (ANSI) créée par le décret en 2017 vise la mise en œuvre opérationnelle de la stratégie nationale d’accès universel aux TIC ainsi que les programmes et projets de développement des TIC sur toute l’étendue du territoire national.

3.2. Rôles des écoles

Une circulaire interdit l’utilisation du téléphone portable en classe, mais les établissements peinent à appliquer cette mesure. Aucune régulation n’a toutefois été trouvée à cet égard.

Dernière modification:

jeu 16/03/2023 - 14:42

Thèmes