Technologie
2. Lois, politiques, plans et régulations en matière de technologie en éducation
2.1. Cadre législatif et politique en matière de technologies en éducation
2.3. Compétences technologiques des apprenants et des enseignants
2.4. Cybersécurité et sécurité
3.1. Institutions en charge de la technologie dans l'éducation et mécanismes de coopération
1. Terminologie
Le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et la transparence Éducation-Formation (PAQUET-EF) 2018-2030 vise l’intégration pédagogique des « technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (TICE) » dans le secteur de l’éducation et de la formation. Ce terme n’est toutefois pas défini explicitement.
La Stratégie Sénégal numérique 2016-2025 se réfère autant aux « technologies de l’information et de la communication » (TIC) qu’aux TICE. La Stratégie nationale de cybersécurité 2022, qui couvre le secteur de l’éducation, considère les TIC comme un moteur de la transformation structurelle. Les TIC sont de plus en plus intégrées dans le quotidien des Sénégalais. Le terme « TIC » n’apparait toutefois pas dans le Glossaire de ces stratégies.
La Direction des technologies de l’information et de la communication (DTIC) du ministère de l’Économie numérique et des télécommunications qui assure la diversification des usages et services numériques tels que l’e-éducation associe aux « TIC » les concepts sous-jacents d’usages du numérique, de veille technologique, de sécurité et de confiance numérique.
2. Lois, politiques, plans et régulations en matière de technologie en éducation
2.1. Cadre législatif et politique en matière de technologies en éducation
Constitution et lois : La loi n° 2001-03 du 22 janvier portant constitution, modifiée garantit le droit à l’éducation (article 21). Elle stipule que « l’État a le devoir et la charge de l’éducation et de la formation de la jeunesse par des écoles publiques. Tous les enfants, garçons et filles, en tous lieux du territoire national, ont le droit d’accéder à l’école. Toutes les institutions nationales, publiques ou privées, ont le devoir d’alphabétiser leurs membres et de participer à l’effort national d’alphabétisation dans l’une des langues nationales ». L’article 13 porte sur le secret de la correspondance et des communications téléphoniques et électroniques qui est inviolable.
La loi d’orientation de l’Éducation nationale 91-22 du 30 janvier 1991 et la loi 2004-37 du 15 décembre 2004 modifiant et complétant cette loi ne font pas référence de façon explicite à la technologie. Elles stipulent toutefois que les enseignements élémentaire et moyen ont pour objet de faire acquérir à l’enfant la maîtrise des instruments de l’expression et de la communication. La loi d’orientation sociale 2010-15 du 6 juillet 2010 relative à la promotion et à la protection des personnes handicapées garantit aux personnes handicapées un accès aux nouvelles technologies relatives à leurs appareils. À cet effet, l’État du Sénégal s’engage à prendre en charge les frais des appareils orthopédiques et les aides techniques nécessaires aux personnes handicapées titulaires de la carte d’égalité des chances qui ne bénéficient pas de couverture sociale (art. 10 LOS).
La loi n° 2008-10 du 25 janvier 2008 portant loi d’orientation sur la Société de l’Information (LOSI) affirme dans son préambule que les TIC offrent de nouvelles opportunités de création de richesse et d’innovations dans divers secteurs prioritaires dont l’éducation. L’article 8 ajoute, via son « Principe d’éducation » que toute personne a le droit de recevoir l’éducation nécessaire pour lire, écrire et travailler dans le cyberespace. L’État, les collectivités locales, les entreprises du secteur privé et les organisations de la société civile doivent ainsi développer en collaboration des initiatives spéciales pour informer et former toutes les couches de la population, des incidences de leur participation au cyberespace et de la façon d’utiliser, au mieux, les possibilités offertes par les TIC.
Plus globalement, la loi n° 2001-15 du 27 décembre 2001 porte sur les télécommunications, qui ne porte pas explicitement sur le secteur de l’éducation, vise à accroître le développement des TIC et à fournir un accès universel à toutes les couches de la population.
Politiques : La Lettre de politique générale pour le secteur de l’éducation et de la formation (LPGS-EF) (2018) a pour but de « réorienter le système éducatif vers les sciences, les mathématiques, le numérique et les technologies ». Elle stipule que le système d’éducation et de formation doit être intégré dans la culture scientifique et technologique du XXIe siècle. Elle soutient les fortes incitations pour l’attractivité et la réussite des apprentissages en technologie et pour la promotion de l’utilisation des TIC dans les enseignements apprentissages.
Plans et stratégies : Le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et la transparence Éducation-Formation (PAQUET-EF) 2018-2030 et le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et la transparence Éducation-Formation (PAQUET-EF) 2013-2025 visent l’introduction du numérique dans tous les ordres d’enseignement. Ils aspirent à assurer le développement de l’enseignement des sciences, de la technologie et des innovations et à promouvoir les TICE dans le secteur de l’éducation et de la formation. Plus spécifiquement, ils aspirent à « intégrer les TIC pour améliorer l’accès équitable, la qualité des enseignements/apprentissages et la gouvernance du secteur de l’éducation et de la formation ». Il n’y a pas de stratégie nationale de promotion des Sciences, Techniques et Innovations (STI) ni de stratégie nationale de déploiement du numérique éducatif dans les établissements scolaires.
Le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et la transparence Éducation-Formation (PAQUET-EF) 2013-2025 ajoute quant à lui que la promotion des TIC dans le secteur de l’éducation (TICE) « offre un levier historique et un moyen exceptionnel au Sénégal d’accélérer son intégration harmonieuse dans l’économie mondiale et transformer ainsi positivement le destin de sa population par la réduction de la « fracture numérique ».
Le Plan Sénégal Émergent (PSE) lancé en 2013 porte l’ambition de construire un « Sénégal émergent en 2035 avec une société solidaire et un État de droit ». Ce dernier vise à promouvoir une société apprenante pour un relèvement durable du niveau technologique. En outre, il a pour mission de promouvoir les technologies innovantes et à sécuriser les infrastructures, réseaux et services numériques.
La Stratégie Sénégal numérique 2016-2025 stipule que les programmes de formation des établissements d’enseignement devront être améliorés face aux besoins changeants qu’exige le rythme accéléré des innovations technologiques.
La Stratégie nationale de cybersécurité 2022 propose une évaluation du contexte stratégique de la cybersécurité au Sénégal, y compris les menaces actuelles et futures et définit la vision du gouvernement sur la cybersécurité et les objectifs stratégiques à atteindre, les principes généraux, les rôles et les responsabilités de tous les acteurs et le cadre de mise en œuvre. Elle prépose d’élaborer avec le ministère de l’Éducation nationale des conventions de partenariat entre les universités et grandes écoles nationales et étrangères, le secteur public et le secteur privé pour mettre au point des programmes d’études, de recherche et de stages en cybersécurité. En outre, en réponse aux « insuffisances en matière de cybersécurité autant dans l’éducation que dans les programmes de formations professionnelles, le développement personnel et les parcours de carrière spécialisés en cybersécurité », la Stratégie fait du développement des compétences et d’une expertise critique en cybersécurité une priorité majeure.
Cadres de compétences numériques : Le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et la transparence Éducation-Formation (PAQUET-EF) 2018-2030 vise à élaborer des référentiels de compétences en Sciences, Technologie et Innovation dans une approche holistique et intégrée qui va de la maternelle à l’université. Il stipule qu’une réforme curriculaire mettra l’accent sur le développement de compétences en technologie.
Changements consécutifs à la COVID-19 : Le ministère de l’Éducation a présenté le 7 avril 2020 un Plan de riposte élaboré en réponse à l’épidémie de COVID-19. Ce plan constitue le cadre de référence visant à fédérer l’ensemble des interventions en éducation dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Les actions retenues visaient à faciliter la poursuite des activités scolaires de l’année 2019-2020, notamment par l’apprentissage à distance.
Le Document de présentation du programme d’appui au développement de l’éducation au Sénégal – riposte et résilience face au COVID-19 (PADES-RR) 2020-2021, ayant comme agent partenaire l’Agence française de développement et agent de coordination l’UNESCO, vise notamment à rendre le système éducatif plus résistant et en mesure de répondre à de futures crises.
2.2. Infrastructures technologiques, capacité technologique des écoles et environnements d'apprentissage
2.2.1. Infrastructures technologiques et capacité technologique des écoles
L’article 10 de la loi n° 2008-10 du 25 janvier 2008 portant loi d’orientation sur la Société de l’Information (LOSI) affirme soutient que l’État a comme mission première de garantir que tous les enseignants, élèves et étudiants du secteur public comme du secteur privé aient accès aux TIC, selon les principes de solidarité et de l’égalité des chances.
L’action 125 du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et la transparence Éducation-Formation (PAQUET-EF) 2018-2030 vise à mettre à disposition des établissements scolaires et universitaires les équipements et ressources matérielles et pédagogiques favorisant les apprentissages technologiques. Il prévoit la mise en place d’un programme de dotation des établissements en matériel informatique et d’un dispositif opérationnel pour la maintenance préventive et curative des parcs informatiques dans les établissements.
Le projet Smart éducation de l’ADIE cherche à moderniser les infrastructures réseaux, de traitement et de stockage de données et à déployer des plateformes technologiques pour améliorer l’enseignement et l’apprentissage dans les universités, les écoles élémentaires, les collèges et lycées du Sénégal.
Électricité : Le Sénégal s'est fixé comme objectif de fournir à tous les citoyens un accès à une électricité fiable, en quantité, qualité et à un prix abordable d'ici 2025. La loi n°2021-31 du 9 juillet 2021 portant création du code de l'électricité vise à améliorer la viabilité financière et la bonne gouvernance pour une électricité en quantité, en qualité et à un coût abordable et permet de disposer d'un référentiel unique pour l'atteinte de l'accès universel. Elle est basée sur les principes d’égalité de traitement et de non-discrimination et de garantie d’un service public de l’électricité de qualité à tous (Article 4). La Stratégie Sénégal numérique 2016-2025 souligne que la mise en œuvre des technologiques doit d’abord sous-tendre la distribution d’électricité. En 2021, le Conseil d'administration de la Banque mondiale a approuvé un financement de 150 millions de dollars de l'Association internationale de développement (IDA) pour accroître l'accès aux services d'électricité pour les ménages et les installations publiques essentielles au Sénégal via le Projet d'amélioration de l'accès à l'électricité au Sénégal (PADAES). Au total, 200 écoles bénéficieront de services d'électricité nouveaux ou améliorés.
Ordinateurs et appareils : Le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et la transparence Éducation-Formation (PAQUET-EF) 2018-2030 a bout but d’assurer l’intégration pédagogique des TICE pour « offrir une masse de ressources didactiques au moyen de mallettes/ordinateurs et de tablettes ». À cet égard, il vise à favoriser l’accès aux supports d’apprentissage et mieux impliquer les parents dans le suivi de la scolarité de leurs enfants au moyen du mobile. De plus, le PAQUET-EF prévoit doter d’ordinateurs portables les personnels enseignants et non enseignants.
La Stratégie Sénégal numérique 2016-2025 a pour ambition qu’à l’horizon 2025, 100 % des élèves et étudiants aient accès à un terminal et que 50 % des établissements scolaires soient connectés et équipés. L’accessibilité sera assurée par un « programme d’acquisition d’équipements et de terminaux pour les étudiants ».
Le programme « Un étudiant un ordinateur » a pour objectifs l’amélioration de l’utilisation des TIC dans les enseignements au niveau supérieur et la dotation des étudiants d’ordinateurs pour faciliter leurs études et recherches. Il vise également à exonérer les lots d’ordinateurs et de tablettes de tous droits de douane et de taxe, soit 26 % du prix de la machine. Le ministère accorde également des subventions complémentaires de 67.500 FCfa (102 dollars des États-Unis) à chaque étudiant. Pour la quatrième phase du projet en 2016, le pays a déboursé 1 milliard 500 millions Fcfa (2,3 millions de dollars des États-Unis) pour permettre aux étudiants d’acquérir des ordinateurs ou tablettes dans le cadre des nouvelles méthodes d’enseignements-apprentissages. Seuls les étudiants inscrits au premier cycle et dans les filières en formation à distance (Master 1 et Master 2) sont éligibles à la subvention. En 2021, le programme était toujours actif.
Connexion à Internet : La loi no 2017-13 du 20 janvier 2017 modifiant la loi no 2011-01 du 24 février 2011 portant code des télécommunications vise à introduire un régime pour les fournisseurs d'accès à Internet et de faciliter l'accès et l'usage des services Internet haut débit et promouvoir l'essor d'une économie numérique compétitive et inclusive. Elle vise à démocratiser l’usage de l’Internet.
La Lettre de politique générale pour le secteur de l’éducation et de la formation (LPGS-EF) (2018) suit l’objectif de doter les établissements en équipements informatiques et à leur assurer une connexion à Internet à des fins pédagogiques. En parallèle, le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et la transparence Éducation-Formation (PAQUET-EF) 2018-2030 vise à bonifier le réseau internet pour assurer une connexion dans tous les établissements scolaires et universitaires, les daara, les Instituts supérieurs d’Enseignement et les services. Il prévoit également de mettre en place un réseau d’infrastructure internet sécurisé, moderne et intelligent et doté d’une connectivité fiable et stable.
Plus globalement, le Plan Sénégal Émergent (PSE) (2013) cherche à assurer une couverture du territoire national en fibre optique et à rendre disponibles les services d’internet haut et très haut débit fixe et mobile. La Stratégie Sénégal numérique 2016-2025 aspire à ce que 50 % des ménages aient accès à Internet d’ici 2025.
2.2.2. Technologie et environnements d’apprentissage
Le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et la transparence Éducation-Formation (PAQUET-EF) 2018-2030 prévoit l’intégration des TICE dans l’éducation et la formation renforcée pour enrichir les ressources pédagogiques et renforcer les opportunités d’apprentissage, « y compris par l’enseignement à distance, afin de réduire les écarts dans les conditions d’apprentissage entre les différentes régions et localités du Pays ».
De son côté, le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et la transparence Éducation-Formation (PAQUET-EF) 2013-2025 vise à développer dans tout le secteur de l’éducation des technologies de l’information et de la communication multipliant les outils, formes et les supports de communication (progiciels, web, wiki, forum, blog, chat etc.). Il soutient que la modernisation du secteur de l’éducation par l’intégration des TIC permettra l’émergence de nouveaux outils (système de E-Learning, formation à distance, formation ouverte à distance, didacticiels, TBI, classes virtuelles, etc.).
La Stratégie Sénégal numérique 2016-2025 a pour ambition de développer l’enseignement à distance et des plateformes virtuelles pour désengorger les universités et attirer des étudiants étrangers, or elle ne fait pas référence à l’éducation de base.
Durant la pandémie de COVID-19, l’initiative « Apprendre à la maison » a permis l’enseignement à distance. Elle s’est déclinée en différentes initiatives :
- le Canal éducation
- « Promet », la plate-forme d’enseignement et d’apprentissage du ministère de l’Éducation pour le développement du télé-enseignement (préscolaire, élémentaire, moyen, secondaire, DAARA et autres ressources) ;
- SENPROF (plate-forme défiée aux enseignants)
- Imaginecole (banque de ressources éducatives)
- Senkaggu (plate-forme d’enseignement à distance)
- Examen.sn
Des partenariats ont aussi été initiés avec les médias pour développer des solutions de transition, entre autres avec la société nationale de télévisions et radios officielles du Sénégal (RTS). Le canal 20, dédié à la diffusion de programmes éducatifs en continu, a été octroyé au ministère de l’Éducation. Le déploiement de programmes éducatifs et de radio-enseignement communautaire s’est effectué sur l’ensemble des 59 inspections de l’éducation et de la formation (IEF) sur une base de 20 heures par IEF/mois pendant trois mois.
Le Document de présentation du programme d’appui au développement de l’éducation au Sénégal – riposte et résilience face au COVID-19 (PADES-RR) 2020-2021 rend compte d’une intervention de l’UNESCO en partenariat avec Microsoft qui s’articule autour des trois axes suivants : « (i) le renforcement de la formation de formateurs du MEN à la production de contenus numériques, l’édition et l’administration de cours par utilisation des plateformes Microsoft, (ii) la finalisation de la création de la base de données des élèves et enseignants, (iii) le renforcement de l’accès de la communauté éducative au dispositif d’enseignement à distance et plateformes de ressources numériques développées par le Ministère ». Il compte à cet effet mobiliser l’éventail des « TIC » à la fois « hightech » (application sur smartphones, plateformes d’enseignement numérique, enregistrement de podcasts, messages audios via messagerie), « low-tech » (réservation de créneaux horaires télévisés pour diffuser des cours, diffusion d’émissions radio pédagogiques) et « no-tech » (distribution de supports papier pour faciliter l’auto-apprentissage). Il était prévu qu’au minimum 72 % des élèves des écoles élémentaires et des collèges d’enseignement moyen publics bénéficient de ressources pédagogiques à distance/à domicile en soutien des apprentissages.
La Note d’orientation pour la reprise des cours (2020) prévoyait enfin « systématiser l’utilisation des plateformes dans les enseignements-apprentissages au niveau des établissements ».
2.3. Compétences technologiques des apprenants et des enseignants
2.3.1. Apprenants
Le Projet de décret fixant les crédits horaires et les coefficients dans l’enseignement moyen général (2014) accorde une place à l’éducation technologique à certains niveaux seulement (3e, 4e).
Le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et la transparence Éducation-Formation (PAQUET-EF) 2018-2030 a pour mission de promouvoir les disciplines, séries et filières scientifiques et techniques et l’innovation dans le système d’Éducation et de Formation. À cet égard, il vise à réviser les curricula en mettant l’accent sur les disciplines scientifiques et techniques et à promouvoir des mesures incitatives pour amener un plus grand nombre d’élèves et d’étudiants à s’intéresser aux filières scientifiques et techniques. Il est également prévu d’élaborer des référentiels de compétences en sciences, technologie et innovation dans une approche holistique et intégrée qui va de la maternelle à l’université.
Le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et la transparence Éducation-Formation (PAQUET-EF) 2013-2025 aspire quant à lui à implanter un curriculum du cycle fondamental orienté vers la promotion des disciplines scientifiques et de la technologie avec trois profils de sortie, soit : vie active, formation professionnelle et technique et enseignement secondaire général. Il vise également à exécuter des programmes d’information et de sensibilisation sur l’importance de la technologie au secondaire.
La Stratégie nationale de cybersécurité 2022 établit des normes règlementaires et minimales dans la formation et l’éducation à la cybersécurité dans les niveaux préscolaire, primaire, secondaire et universitaire. Elle propose l’élaboration d’un programme de coordination nationale sur l’éducation en matière de cybersécurité et de développement des compétences.
La Stratégie Sénégal numérique 2016-2025 aspire à renforcer la formation professionnelle et à « rendre opérationnelle les compétences requises pour impulser la créativité et les innovations, facteurs déterminants dans le développement de l’économie numérique, notamment avec la réalisation d’applications numériques adaptées aux besoins et à la demande locale, ainsi que pour participer à la compétition internationale ». Ces compétences ne sont toutefois pas définies.
Le PAQUET-EF 2013-2025 vise enfin à accroître le nombre de filles inscrites dans les filières scientifiques et technologiques, notamment par l’organisation d’Olympiades en vue d’informer et de sensibiliser sur l’importance des mathématiques, des sciences et de la technologie (journée avec expositions, projection de films, sketchs, remise de cadeaux aux lauréats, etc.). Dans cet esprit, le Projet d’appui à la réduction de la fracture numérique et l’autonomisation des femmes par les TIC est piloté par le ministère de l’Économie numérique et des Télécommunications et est soutenu par l’UNESCO. Il vise à assurer le développement du leadership féminin dans les TIC; financer et accompagner des startups féminines et accroître la capacitation des filles à poursuivre une carrière dans le secteur des TIC.
2.3.2. Enseignants
Le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et la transparence Éducation-Formation (PAQUET-EF) 2018-2030 vise à renforcer la formation des enseignants en didactiques des mathématiques, des sciences et technologie et, de façon plus large, à former tous les acteurs du système en TICE. Afin d’intégrer les TIC pour améliorer l’accès équitable, la qualité des enseignements/apprentissages et la gouvernance du secteur de l’éducation et de la formation, le PAQUET aspire à renforcer les capacités des enseignants à tous les niveaux à travers la formation à l’utilisation des outils informatiques et des ressources pédagogiques numériques et la promotion de nouvelles opportunités et de nouveaux outils de formation (le système de E-Learning, la formation à distance, les didacticiels, les Tableaux blancs interactifs fonctionnels, les classes virtuels, etc.).
Le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et la transparence Éducation-Formation (PAQUET-EF) 2013-2025 vise à ce que les établissements soient dotés en nombre suffisant d’enseignants formés en sciences et technologies.
Au niveau de la formation initiale des enseignants sur la technologie, des experts en techno-pédagogie ont été formés à travers le Diplôme d’enseignement spécialisé en utilisation des technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement et la formation (DESS-UTICEF).
Au niveau de la formation continue, le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et la transparence Éducation-Formation (PAQUET-EF) 2013-2025 suit le nombre de maîtres ayant bénéficié de renforcement pédagogique en sciences et technologie. Durant la pandémie de COVID-19, le Document de présentation du programme d’appui au développement de l’éducation au Sénégal – riposte et résilience face au COVID-19 (PADES-RR) 2020-2021 visait à assurer la formation des directeurs et enseignants à l’usage des supports d’enseignements à distance (numérique, télé, audio) et plus globalement, à améliorer leurs compétences numériques. Il était prévu qu’au moins 14 500 enseignants de l’élémentaire et du moyen public soient formés à l’utilisation des méthodes d’apprentissage à distance, plus précisément à l’utilisation de « PLANETE » qui est une plateforme d’enseignement à distance.
Enfin, la Stratégie nationale de cybersécurité 2022 aspire à ce que la cybersécurité soit un élément essentiel de la formation continue de tous les acteurs, notamment du système éducatif dont les enseignants aux niveaux préscolaire, primaire, secondaire et universitaire.
2.4. Cybersécurité et sécurité
La Stratégie nationale de cybersécurité 2022 soutient le développement de programmes nationaux d’éducation et de formation qui comportent le volet cybersécurité aux niveaux préscolaire, primaire, secondaire et universitaire. Elle aspire à ce que la cybersécurité soit reconnue comme une filière avec des voies d’admission et des parcours de carrière clairement définis.
2.4.1. Confidentialité des données
Le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et la transparence Éducation-Formation (PAQUET-EF) 2018-2030 a comme objectif d’assurer le renforcement des capacités techniques des personnels chargés de la planification, du suivi-évaluation et des statistiques à la production, à l’exploitation et à l’utilisation des données.
La Stratégie Sénégal numérique 2016-2025 a pour but de renforcer la cybersécurité nationale et à assurer la coordination des interventions dans le domaine de la cybersécurité, mais ne porte pas explicitement sur le secteur de l’éducation. Plusieurs agences et ministères sont impliqués en ce sens dont le ministère des Postes et des Télécommunications, le ministère de la Justice, le ministère de l’Intérieur et l’Agence de l’informatique de l’État et la Commission nationale de cryptologie.
Enfin, la Stratégie nationale de cybersécurité 2022 soutient les mesures pour assurer la confidentialité, l’authentification et l’intégrité pour créer des environnements fiables et sécurisés pour les services gouvernementaux en ligne et les transactions électroniques. La Commission nationale de cryptologie (CNC) et l’Agence de l’informatique de l’Etat soutiennent cette action. Elle vise à renforcer le cadre législatif en matière de protection des données et l’aligner aux normes internationales.
2.4.2. Abus en ligne et cyberintimidation
Le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et la transparence Éducation-Formation (PAQUET-EF) 2018-2030 a pour but de mettre en place un environnement scolaire sécurisé (exempt de violences et de discriminations), bien qu’il ne mentionne pas si cette mesure inclut également la violence en ligne.
3. Governance
3.1. Institutions en charge de la technologie dans l'éducation et mécanismes de coopération
Le secteur de l’éducation et de la formation relève de la compétence de trois ministères et d’une agence nationale. En premier lieu, le ministère de l’Éducation nationale, chargé de l’enseignement préscolaire jusqu’au secondaire et de l’éducation de base des adultes, est doté d’une Division de la promotion des technologies de l’information et de la communication et d’une Division de la radio et de la télévision scolaire. Il comporte un Comité national de pilotage pour le développement de l’enseignement des sciences et de la technologie (CNPDEST) chargé de proposer des recommandations pertinentes pour un renouveau de la politique éducative nationale en matière d’enseignement des sciences et de la technologie, en rapport avec les besoins actuels du développement économique et social du pays. En second lieu, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, via sa Direction générale de la recherche et de l'innovation compote la Direction de l'innovation, de la valorisation, de la propriété intellectuelle et du transfert technologique et la Direction du financement de la recherche scientifique et du développement technologique. Enfin, le ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat (MEFPA), responsable de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (ETFP), est aussi doté d’une cellule genre. Son Centre national d’information et de documentation vise à promouvoir l’utilisation des TIC.
Le ministère de l’Économie numérique et des Télécommunications comporte une cellule sur le genre qui veille à l’intégration de la dimension genre dans toutes les activités des structures du ministère notamment à travers sa prise en compte dans les politiques, programmes, projets de développement et budgets. Sa Direction des TIC assure la diversification des usages et services numériques dont l’e-éducation.
Enfin, sous le ministère de l’Industrie et de la petite et moyenne Industrie, l’Agence de l’informatique de l’État (ADIE) (Sénégal Numérique) a mis en place depuis 2012 la Direction de la solidarité numérique (DSN). Elle encadre le projet Smart éducation décrit dans ce profil.
3.2. Rôles des écoles
Les règlements intérieurs des établissements peuvent interdire l’usage des téléphones, or aucune loi n’a été trouvée en ce sens. L’Office du baccalauréat interdit formellement le téléphone portable dans les centres d’examen lors du BAC.