BURKINA FASO FINANCER UNE ÉDUCATION ÉQUITABLE
1. Vue d'ensemble des mécanismes de financement de l'éducation
2. Politiques et programmes conçus pour fournir des ressources aux écoles
3. Politiques et programmes éducatifs conçus pour fournir des ressources aux élèves et aux familles
4. Politiques et programmes sociaux conçus pour fournir des ressources aux élèves et à leurs familles
L'enseignement de base (préscolaire et primaire) est obligatoire (de 6 à 16 ans) et les enfants de moins de 16 ans ne sont pas censés être exclus du système éducatif. Légalement, l'éducation est gratuite, mais les enfants doivent acheter des fournitures scolaires et les populations sont souvent chargées de construire les bâtiments des écoles primaires et les logements des enseignants. Les enfants issus de familles pauvres peuvent continuer à bénéficier de l'enseignement gratuit jusqu'au collège et au lycée (qui ne sont généralement pas gratuits), si leurs résultats scolaires remplissent les conditions requises.
En 2003, les ménages ont contribué à l'éducation à hauteur de 16 122 FCFA (US$26,6) en moyenne, avec des écarts entre les dépenses des ménages urbains et ruraux.
L'État assure les frais de fonctionnement et d'équipement des institutions nationales et les autorités provinciales font de même au niveau des provinces. Les provinces peuvent également recevoir des subventions de l'État. Le même mécanisme s'applique pour les autorités municipales.
Pour ce qui est des mécanismes de financement de l'éducation, les frais de fonctionnement et d'équipement des institutions nationales sont pris en charge par l'Etat. Les frais de fonctionnement et d'équipement des établissements provinciaux sont pris en charge par les autorités provinciales, même si elles peuvent également recevoir des subventions d'État. Le même mécanisme s'applique pour les autorités municipales (Art.25). L'État encadre les enseignants, le personnel administratif, d'encadrement et de soutien.
Les dépenses d'éducation en 2015 s'élevaient à US$434 millions (4,16% du PIB). La plupart des charges financières (US$220 millions, soit 55% du total) correspondent à l'éducation de base et US$87 millions (21%) à l'enseignement secondaire et supérieur. Il y a 1.9 million d'enfants d'âge scolaire à l'école maternelle, 3.3 millions à l'école primaire et 3.1 millions dans le secondaire.
Enfants handicapés
L'éducation inclusive pour les personnes handicapées est garantie dans les établissements préscolaires, primaires, post-primaires, secondaires et universitaires. En 2015-2016 le gouvernement a pris en charge le paiement des frais de scolarité et des fournitures scolaires pour 5 637 enfants handicapés (0,07% des enfants en âge scolaire) ; il a également fourni des ressources aux structures éducatives prenant en charge des enfants handicapés et vulnérables et a permis l'ouverture de 32 classes transitoires d'inclusion scolaire (CTIS) pour les enfants handicapés sensoriels.
Inégalités géographiques
En assocation avec le Partenariat mondial pour l'éducation, le ministère de l'Éducation nationale (MENA) cherche à réduire les inégalités géographiques et de genre et à promouvoir une éducation inclusive pour les élèves handicapés en mettant en œuvre des politiques éducatives dans les zones géographiques ciblées les plus durement touchées par l'insécurité et la fermeture d'écoles. Il y a 43 communes prioritaires et le programme vise 182 000 élèves (2,3% d'enfants d'âge scolaire). La programme a un budget de US$55,9 millions pour la période 2018-2023.
Les cantines scolaires sont prises en charge dans certaines régions présentant une insécurité alimentaire importante et un taux d'alphabétisation faible telles que le Sahel. Le cantines offrent au moins un repas par jour pour les élèves du primaire et sont financés principalement par l'Etat et ses partenaires tels que le Programme alimentaire mondial (PAM). Le PAM a permis de venir en aide à 43 000 élèves (0,5% de la population d'âge scolaire) en 2019. En 2019 la contribution (correspondant à l'intervention du PAM pour le pays) a été de US$95,5 millions.
La Direction des bourses et des aides financières propose deux types de bourses pour les étudiants marginalisés
- Les bourses post-primaires, pour les élèves inscrits en première année de collège, en première année de lycée, ou dans un lycée professionnel. Les critères d'éligibilité sont établis en fonction des revenus du foyer. Les orphelins, les pupilles de la Nation, les élèves en situation de handicap et les élèves indigents sont éligibles sans critère de revenu.
Les bourses destinées à l'enseignement supérieur pour les étudiants ayant un faible revenu familial nouvellement inscrits dans un établissement d'enseignement supérieur, ou pour les étudiants ayant de très bons résultats.
Projet de Filet de Protection Sociale
Le programme a débuté en 2014 avec le soutien de la Banque mondiale (US$50 millions). En 2019, le montant dépensé dans le cadre de ce programme était de US$4,3 millions (0,03 % du PIB). La première de ses composantes consiste en un programme de transfert de fonds et de sensibilisation des ménages pauvres. Le programme ne comporte aucune disposition spécifique concernant l'éducation, mais il accompagne les bénéficiaires par le biais d'un travail social visant à améliorer leur accès à la santé, à une bonne nutrition et à une meilleure éducation grâce à de meilleures pratiques nutritionnelles. Le programme a pour but de permettre aux familles d'investir dans la santé et l'éducation de leurs enfants, en allégeant la charge économique qu’elles supportent. L'objectif est d'atteindre 60% des ménages appartenant aux deux quintiles les plus pauvres et 316 000 personnes, soit 16% de la population, dans les trois régions présentant les niveaux les plus élevés de pauvreté chronique et de malnutrition infantile.