Technologie
2. Lois, politiques, plans et régulations en matière de technologie en éducation
2.1. Cadre législatif et politique en matière de technologies en éducation
2.3. Compétences technologiques des apprenants et des enseignants
2.4. Cybersécurité et sécurité
3.1. Institutions en charge de la technologie dans l'éducation et mécanismes de coopération
1. Terminologie
La Loi n° 2004-004 du 26 juillet 2004 modifiée par la loi n° 2008- 011 du 17 juillet 2008 se réfère aux « technologies de l'information et de la communication » (TIC).
Le Plan sectoriel de l’éducation (2018-2022) se réfère à la fois aux « technologies de l'information et de la communication » (TIC) et aux « technologies de l'information et de la communication en éducation » (TICE).
L’article 1 de la loi n° 2005-023 du 17 octobre 2005 portant sur la réforme institutionnelle du secteur des télécommunications définit les TIC comme « toutes technologies matérielles et/ou logicielles employées pour recueillir, stocker, traiter et échanger les informations et par l’utilisation permanente ou non de réseau de télécommunication ».
2. Lois, politiques, plans et régulations en matière de technologie en éducation
2.1. Cadre législatif et politique en matière de technologies en éducation
Constitution et lois : La Constitution de la IVe République (11 décembre 2010) ne porte pas explicitement sur la technologie. Son article 23 stipule que tout enfant a « droit à l'instruction et à l'éducation sous la responsabilité des parents dans le respect de leur liberté de choix ». L’article 39 ajoute que l’État garantit la neutralité politique de l'enseignement et de l'éducation.
La Loi n° 2004-004 du 26 juillet 2004 portant orientation générale du système d’éducation, d’enseignement et de formation à Madagascar, modifiée par la loi n° 2008- 011 du 17 juillet 2008, constitue le texte de base en matière d’éducation. L’article 4 de cette dernière stipule que l’école, les établissements d’enseignement et de formation sont appelés à donner aux apprenants les moyens de « leur assurer la maîtrise des TIC et les doter de la capacité d’en faire usage dans tous les domaines ». L’article 42 ajoute que l’éducation fondamentale a pour objectif spécifique d’acquérir des connaissances et des aptitudes requises dans les domaines de la technologie afin que l’apprenant puisse poursuivre ses études dans le cursus suivant ou qu’il intègre les filières de la formation professionnelle ou s’insérer dans la vie active. Enfin, le décret n° 2020-1025 fixe les attributions du ministre de l’Éducation nationale et les rôles de la Direction des systèmes d'information et du Service des innovations technologiques et de développement des systèmes de gestion de l’éducation.
La loi n°2014-006 sur la lutte contre la cybercriminalité expose les délits relatifs au système d’information, traite des atteintes aux personnes physiques par le biais d’un système d’information et décrit les responsabilités et devoirs des opérateurs et des prestataires de services chargés de l’exploitation des réseaux et des services de télécommunications ou de communications électroniques. La loi porte en partie sur l’éducation ; elle s’applique lorsque les faits sont commis dans des établissements d’enseignement ou d’éducation. En parallèle, la loi n° 2005-023 du 17 octobre 2005 porte sur la réforme institutionnelle du secteur des télécommunications et l’e-gouvernance. Son article 7 stipule que tous les opérateurs sont soumis au respect de règles portant sur « la participation à la recherche, à la formation liée aux écoles et institutions de formation et à la normalisation en matière de télécommunications et TIC, de cryptage et de gestion de l’Internet ».
Politiques : Le Plan sectoriel de l’éducation (2018-2022) souligne l’importance d’établir une politique servant de base à l’intégration des TIC dans les programmes d’études de l’éducation fondamentale et de l’enseignement secondaire général. La structure d’une telle politique a été réfléchie dans le cadre du projet d’Appui à la redéfinition de la politique éducative à Madagascar. La stratégie adoptée pour la mise en place de cette politique TIC en éducation visait à recueillir les recommandations pour une révision des programmes scolaires. La mise en œuvre d’une telle politique TIC prendra en compte la mise en place d’infrastructures adéquates, la formation des enseignants sur l’utilisation des TIC ainsi que la conception et la mise à disposition de ressources éducatives libres.
La Politique enseignante (2017) est un document stratégique réalisé simultanément au développement du Plan sectoriel de l’éducation. L’axe 2 porte sur la formation des enseignants alors que l’axe 5 évoque les conditions de travail des enseignants avec l’objectif de doter les écoles d’équipements suffisants. Cette politique encourage le développement de contenus numériques et l’entrée dans la culture technologique.
Plus globalement, la Politique générale de l’État (PGE 2019-2023) soutient l'éducation pour tous. Elle vise l'adéquation entre la formation et l'emploi, notamment au niveau des compétences en technologies, pour faciliter l'insertion des jeunes dans le monde professionnel. Elle souligne l'importance de la formation des enseignants ainsi que de la modernisation des infrastructures et des outils de formation dans les établissements d'enseignement.
Plans et stratégies : Le Plan sectoriel de l’éducation (2018-2022) soutient que les TIC ont le « potentiel de diffuser les connaissances, d’améliorer l’enseignement et l’apprentissage et d’instaurer des services éducatifs plus efficaces [et qu’] elles constituent des outils à exploiter pour améliorer la qualité de l’éducation ». À cet égard, le Plan vise à fournir une éducation de très haut niveau afin de « répondre aux défis technologiques du monde actuel et aux défis de développement du pays dans les domaines de pointe de l’économie tant au plan national qu’au plan international ». En outre, le Plan vise à promouvoir et soutenir la technologie locale et les savoir-faire endogènes. Pour ce faire, il énonce que cette promotion des TICE dans l’enseignement devra se faire par un programme de mise en place de centres de ressources dans les lycées ainsi qu’un programme d'enseignement scolaire national pour les élèves et les enseignants.
Plus globalement, le plus récent Plan national de développement (PND) 2015-2019 reflète une sensibilité accrue aux nouvelles technologies qui doivent être intégrées progressivement. Il stipule que la technologie devra jouer un rôle central dans la préservation de l’environnement, la génération d’emplois et l’enrichissement de la connaissance et de l’appropriation par le Malgache de sa propre culture. Le Plan ajoute que la technologie devra se développer dans le cadre d’un partenariat intra et inter local avec les centres de recherche et le secteur privé. En parallèle, le Plan Émergence Madagascar 2019-2023 soutient l’intégration de l'e-learning en utilisant la technologie numérique pour faciliter l’accès à une éducation de qualité pour tous. Enfin, le Document de stratégie de réduction de la pauvreté (2007) promeut l’accès aux nouvelles technologies. Il soutient le Madagascar dans le développement rapide de la technologie nécessaire pour réussir dans un environnement compétitif global. En outre, il aspire à mettre en place des systèmes de technologie de l’information dans tout le pays pour soutenir l’accès aux ressources et aux connaissances globales. Enfin, il vise à créer des centres de technologie de l’information et de la communication au niveau des lycées.
Cadres de compétences numériques : La formation des enseignants dans l’Institut national de formation pédagogique (INFP) et les centres régionaux de l’Institut national de formation pédagogique (CRINFP) tiennent notamment compte du référentiel de compétences des éducateurs du préscolaire et des enseignants de l'éducation fondamentale.
Changements consécutifs à la COVID-19 : En juillet 2020, le Gouvernement a préparé le Plan multisectoriel d’urgence (PMDU). Du même coup, le gouvernement a également élaboré la Note stratégique sur la réponse du secteur de l’éducation face à la pandémie du COVID-19 ayant comme objectif premier de d’assurer la continuité pédagogique. Elle aspire aussi à renforcer les capacités de réponse du système éducatif aux crises, soulignant sa volonté de durabilité.
2.2. Infrastructures technologiques, capacité technologique des écoles et environnements d'apprentissage
2.2.1. Infrastructures technologiques et capacité technologique des écoles
Le Plan sectoriel de l’éducation (2018-2022) souligne l’importance de mettre en place des infrastructures adéquates et la conception et la mise à disposition de ressources éducatives libres pour réussir l’intégration des TICE.
Électricité : La loi n°2017- 020 portant Code de l’électricité à Madagascar a notamment pour objet de garantir, « dans le respect de l'intérêt général, l'approvisionnement en électricité en quantité suffisante et dont la qualité est conforme aux normes généralement admises, en respectant les principes de continuité de service, d’égalité de traitement des usagers vis-à-vis des charges et avantages, et au moindre coût » (Article 1). L’article 5 ajoute que tout acteur du secteur de l’énergie électrique doit respecter des principes de bonne gouvernance dont notamment la transparence, la non-discrimination et la redevabilité.
Le Plan sectoriel de l’éducation (2018-2022) vise d’abord à assurer l’alimentation électrique des établissements scolaires en vue d’intégrer les TIC dans l’enseignement et l’apprentissage. Il dresse le suivi du nombre d'écoles ayant accès à l'électricité et ajoute que toute solution prise doit tenir compte de divers paramètres tels que les problèmes d’électricité dans les régions et les charges récurrentes pour les connexions.
Au-delà du secteur de l’éducation, la Politique énergétique du Madagascar entend doubler sa production d’électricité d’ici 2023 en valorisant ses capacités en énergie renouvelable. Le Plan Émergence Madagascar 2019-2023 vise quant à lui à accélérer l’accès à l'électricité de la population afin d’atteindre au minimum un taux d'accès de 50 %.
Ordinateurs et appareils : Le Plan sectoriel de l’éducation (2018-2022) rapporte des initiatives prises par le ministère de l’Éducation nationale, notamment par l’installation d’une bibliothèque numérique dans 23 lycées, la mise en place de centres de ressources en TIC dans 54 lycées et 14 collèges ainsi que l’équipement en tableaux numériques interactifs dans les centres régionaux de l’Institut national de formation pédagogique et dans collèges. Par ailleurs, le Plan sectoriel rend compte d’un partenariat avec le ministère des Postes, des Télécommunications et des Nouvelles Technologies ainsi que la fondation Orange dans le cadre de la dotation de tablettes tactiles. Enfin, le Plan sectoriel entend doter d’ordinateurs et d’imprimante les Services de l’inspection et de l’encadrement scolaire (SIES) et de machines à écrire, d’ordinateurs braille et de tablettes les écoles spécialisées pour les enfants aveugles.
Au niveau de l’enseignement supérieur, le Plan sectoriel de l’éducation (2018-2022) vise à mettre en œuvre un plan national d’équipement individuel (ordinateur pour tous) afin de doter les étudiants d’un ordinateur et d’un moyen pour se connecter. Il propose à cet effet d’accorder des prêts étudiants et de mettre sur pied un système de vente à crédit.
La fondation à but non lucratif One Laptop Per Child (« Un Ordinateur Par Enfant ») a opéré dans le pays au début des années 2000.
Connexion à Internet : La loi n° 2005-023 du 17 octobre 2005 portant sur la réforme institutionnelle du secteur des télécommunications ne garantit pas explicitement le droit d’accès universel à l’Internet.
Le Plan sectoriel de l’éducation (2018-2022) vise d’abord à doter les établissements scolaires et les Écoles normales supérieures pour la formation des enseignants de matériels et de connexion internet en vue d’intégrer les TIC dans l’enseignement et l’apprentissage. Il souligne l’importante collaboration entre le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESupRES), le ministère de l’Éducation nationale et le ministère de l'Emploi, de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle (MEETFP) afin de mettre en commun leurs actions en vue d’accroître l’accès des établissements à une connexion internet à haut débit.
2.2.2. Technologie et environnements d’apprentissage
Le Plan sectoriel de l’éducation (2018-2022) soutient les nombreux modèles développent des dispositifs de formation à distance mobilisant les TIC. Il vise à « faire de la formation à distance et du numérique éducatif des outils de l’accessibilité et de l’équité ». Des émissions de radio éducatives sont également fréquentes, notamment sur l’éducation à la citoyenneté et au civisme, diffusées cinq fois par semaine. Le Plan sectoriel de l’éducation (2018-2022) soutient également que les ressources pédagogiques numérisables sont incontournables pour les formations de qualité ; elles simplifient les processus d’enseignement et optimisent les impacts pédagogiques recherchés.
Face à la crise sanitaire liée à la COVID-19, le Plan multisectoriel d’urgence (PMDU) et la Note stratégique sur la réponse du secteur de l’éducation face à la pandémie du COVID-19 ont identifié certaines mesures additionnelles portant sur l’organisation de la continuité des cours à travers des moyens d’enseignement à distance. En premier lieu, la Note stratégique préconisait un usage de la radio afin de renforcer les compétences de base en lecture et calcul des élèves. Les émissions radiophoniques intitulées « Izaho koa mba te hahay » ont couvert les disciplines de base, soit les mathématiques, le malgache et le français. À cet effet, 25 émissions d'environ 30 minutes par disciplines ont été programmées sur les chaînes nationales et locales. Elles ont été assorties de plages de questions-réponses par téléphone, SMS et Facebook et de fiches d'activités. En parallèle, le ministère de l’Éducation a développé un partenariat avec la chaine RTA pour l’enregistrement et le montage d’émissions télévisées.
En second lieu, la Note stratégique prévoyait l’élaboration de plusieurs ressources numériques pour les collèges et lycées, par exemple, un accès à la bibliothèque numérique Educmad pour les disciplines scientifiques du lycée, des livrets autocorrigés pour le malgache, le français et les mathématiques du collège et développées avec UNICEF, et des ressources numériques pour les classes d’examen développées dans le cadre des projets présidentiels. Il était prévu de mettre en ligne en libre accès sur les plateformes du ministère ces ressources qui sont articulées avec les programmes scolaires. Enfin, des livrets d’auto-apprentissage couvrent des contenus essentiels en Malagasy, français et en mathématiques ont été développées.
Enfin, la Note stratégique proposait l’idée que le ministère établisse un partenariat avec les fournisseurs d’accès internet pour rendre gratuit, ou à couts subventionnés, l’accès à certains liens pré-identifiés (plateformes du ministère, bibliothèques Educmad…). Un partenariat avec l’application e-Éducation de l’opérateur TELMA intitulé 1001 Lettres Madagascar était également envisagé.
2.3. Compétences technologiques des apprenants et des enseignants
2.3.1. Apprenants
Le Plan sectoriel de l’éducation (2018-2022) vise à rendre les curricula existants « flexibles et en adéquation » aux besoins en compétences des TIC, considéré comme l’un des secteurs prioritaires. Il soutient toutefois que les programmes scolaires en vigueur, datant de 1996, ne sont plus d’actualité et ne répondent plus aux exigences liées à l'évolution de la technologie ; il s'avère donc indispensable de procéder à la réforme des curricula. À cet égard, il estime que l'usage des TICE dans les curricula devra être en transversalité avec les autres disciplines enseignées, et ce à tous les niveaux du système éducatif, et dans tous les sujets, y compris la science et les technologies. En outre, il énonce que l’utilisation des TIC visera à développer les savoir-faire des élèves, telle que l’expérimentation assistée par ordinateur. Enfin, le Plan sectoriel soutient une orientation du contenu du programme d’études vers la formation professionnelle pour que les élèves ne pouvant pas continuer leurs études universitaires puissent être munis d’outils en TIC pour faire face au monde professionnel.
Le Plan sectoriel de l’éducation (2018-2022) révèle que les programmes actuels d’enseignement de la lecture, de l’écriture et du calcul ne recourent pas aux TIC ni aux technologies mobiles. L’usage de la calculatrice est même rare. Cependant, il est prévu d’intégrer davantage les TIC et les technologies mobiles, malgré le manque de moyens.
Le Plan sectoriel de l’éducation (2018-2022) donne la priorité aux domaines de la science et de la technologie et de l'ingénierie et vise à augmenter le taux d'étudiants dans ces domaines. Il prévoit également un système de bourses en faveur des filles. Des initiatives, notamment le programme YouthMobile Madagascar de l’AUF Océan Indien, de la Commission nationale malgache de l’UNESCO et d’Orange Madagascar permettent également aux jeunes filles malgaches de développer leurs compétences numériques.
2.3.2. Enseignants
Le Plan sectoriel de l’éducation (2018-2022) souligne l’importance de la formation des enseignants sur l’utilisation des TIC. Il soutient que la formation à distance et la formation hybride combinant l’articulation présence-distance doivent soutenir la formation continue des enseignants. Similairement, la Politique enseignante (2017) encourage la formation à distance et rappelle que la formation à distance et hybride des enseignants a été initiée par le ministère en 2015-16. Tant en formation initiale que continue, elle soutient que pédagogie et technologies doivent être liées. Elle encourage dès lors la réflexion des enseignants quant aux conditions d’une réelle valeur ajoutée des technologies et oriente leurs usages de la technologie de façon à ce qu’ils soutiennent efficacement l’apprentissage des étudiants.
La Note stratégique sur la réponse du secteur de l’éducation face à la pandémie du COVID-19 soutient également la formation des enseignants pour permettre l'apprentissage audio. Elle vise en outre à appuyer les enseignants pour soutenir, guider et suivre leurs apprenants et de créer des réseaux d'apprentissage à distance. À cet égard, il était prévu que le ministère, sous la coordination de l’Institut national de formation pédagogique (INFP), développe une formation à distance à travers des émissions radiophoniques et supports numériques dédiés aux enseignants pour les préparer à la reprise des classes et à l’enseignement à distance.
L’Institut national de formation pédagogique (INFP) forme les enseignants du primaire et du collège, en formation initiale et continue. Les écoles normales supérieures assurent la formation initiale des enseignants des lycées.
Au niveau de la formation initiale, les centres régionaux de formation de l’Institut national de formation pédagogique (INFP) font l’objet d’une normalisation par l’État qui garantit dans chacun d’entre eux des conditions de travail optimales faisant toute leur place aux TIC. Le Plan sectoriel de l’éducation (2018-2022) prévoit à cet égard des aménagements spécifiques, notamment des laboratoires technologies, à l’INFP et les Écoles normales supérieures. Des modules de formation, conçus par l’INFP et les centres régionaux de l’Institut national de formation pédagogique (CRINFP) tiennent compte du référentiel de compétences des éducateurs du préscolaire et des enseignants de l'éducation fondamentale, des programmes en vigueur, des TIC, du contexte éducatif du pays et de l’approche pédagogique utilisée à Madagascar.
Au niveau de la formation continue, le Plan sectoriel de l’éducation (2018-2022) vise à développer des plans de formation du personnel à l’utilisation d’outils de formation ouverte et à distance et de supports numériques adaptés aux technologies en vogue. Il stipule que certaines disciplines nouvelles, dont l’ingénierie, et l’initiation à la technologie devraient être introduites dans la formation continue des enseignants, car leur maîtrise est essentielle afin d’aider les élèves à choisir une orientation professionnelle.
Il n’est pas possible de déterminer à quel degré le référentiel de compétences des éducateurs du préscolaire et des enseignants de l'éducation fondamentale intègre de standards liés à la technologie.
2.4. Cybersécurité et sécurité
2.4.1. Confidentialité des données
La loi n° 2005-023 du 17 octobre 2005 portant sur la réforme institutionnelle du secteur des télécommunications encadre la confidentialité des données des utilisateurs, mais ne porte pas explicitement sur le secteur de l’éducation.
2.4.2. Abus en ligne et cyberintimidation
L’article 23 de la loi n°2014-006 sur la lutte contre la cybercriminalité stipule que « quiconque aura attenté aux mœurs, par l’utilisation d’un support informatique ou électronique, en excitant, favorisant ou facilitant, pour satisfaire les passions d’autrui, la débauche, la corruption ou la prostitution enfantine de l’un ou de l’autre sexe, est puni des travaux forcés », notamment lorsque les faits sont commis dans des établissements d’enseignement ou d’éducation ou dans des locaux de l’administration, ainsi que, lors des entrées ou sorties des élèves ou du public ou dans un temps très voisin de celles-ci, aux abords de ces établissements ou locaux.
L’Autorité de régulation des technologies de communication (ARTEC) participe à des séances de formation dédiées à des journalistes d’investigation et des membres du Réseau de Protection des Enfants (RPE) en mettant de l’avant les dangers liés à l’utilisation de l’internet pour les enfants et les sanctions et mesures à prendre relatives aux infractions en ligne contre les enfants, qui sont mentionnées dans la loi n°2014-006 précitée.
3. Governance
3.1. Institutions en charge de la technologie dans l'éducation et mécanismes de coopération
L’éducation est sous la responsabilité de trois ministères : le ministère de l’Éduction nationale (MEN) ; le ministère de l'Emploi, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle ; et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Le ministère de l’Éduction nationale (MEN), qui couvre les niveaux d’éducation du préscolaire au lycée, comporte Direction des systèmes d’information qui assure le développement du système informatique pour la gestion de l’éducation. Elle est composée du Service des innovations technologiques et de développement des systèmes de gestion de l’éducation et du Service de la maintenance, des entretiens et de la gestion du parc informatique. Elle sécurise notamment les données et gère les informations numériques relevant du Ministère ; suit le développement de projets TIC au sein du Ministère ; assure le bon fonctionnement de l’Intranet ainsi que l’interconnexion du Ministère avec les autres institutions et organismes ; et harmonise et étudie la cohérence des projets informatiques et de communication en matière d’architectures fonctionnelle et technique.
Le ministère du Développement numérique, de la Transformation digitale, des Postes et des Télécommunications met en œuvre des actions d’information, d’éducation et de sensibilisation afin d’assurer une large appropriation des outils de développement numérique pour une meilleure croissance économique du pays. Il définit le plan de développement numérique. Sous ce dernier, la Direction générale du développement du numérique est chargée de promouvoir la facilité d’accès et l’usage du numérique par le grand public et de coordonner, piloter et réaliser les projets de désenclavement et de réduction de la fracture numérique. En parallèle, la Direction générale des opérations et de la vulgarisation des TIC est chargée de mettre en œuvre les projets de vulgarisation du numérique et des TIC de manière sectorielle. Elle comprend la Direction de l’intégration du numérique qui vise à « imprégner la population à la production et à l’utilisation des TIC » et à vulgariser l’utilisation des services publics digitalisés et des outils numériques par les citoyens.
Sous ce ministère de tutelle, l’Autorité de régulation des technologies de communication (ARTEC) vise notamment à protéger les intérêts des citoyens en tant qu’usagers des services de télécommunications et TIC. Il a également une vocation éducative dans la société, dont la protection des enfants en ligne. À cet égard, l’ARTEC participe au programme « Children On line Protection » et collabore avec l’UNICEF, le ministère de la Justice, la Police nationale (PMPM) dans la mise en œuvre du projet « We Protect Children On Line ».
Depuis 2003, l’Association des professionnels de TIC à Madagascar (APTIC) a pour objet de développer l’accès aux TIC par l’équipement et la formation et, en particulier d’appuyer la mise en œuvre du volet éducation auprès des ministères en charge de l’éducation.
3.2. Rôles des écoles
Le Plan sectoriel de l’éducation (2018-2022) vise à donner aux établissements d’enseignement une plus grande autonomie d’action. Ces derniers gèrent l'utilisation des téléphones mobiles en classe.