FINANCEMENT BASÉ SUR L’ÉQUITÉ

CAMEROON

FINANCER UNE ÉDUCATION ÉQUITABLE

1. Vue d'ensemble des mécanismes de financement de l'éducation

2. Politiques et programmes conçus pour fournir des ressources aux écoles

3. Politiques et programmes éducatifs conçus pour fournir des ressources aux élèves et aux familles

4. Politiques et programmes sociaux conçus pour fournir des ressources aux élèves et à leurs familles

 

  1. Vue d'ensemble des mécanismes de financement de l'éducation

L’éducation est obligatoire de 6 à 11 ans, jusqu'à la fin de la scolarité primaire.Seul l'enseignement primaire est gratuit pour tous les enfants, l'enseignement secondaire étant quant à lui subventionné. La population d'âge scolaire est de 4,1 millions en primaire et de 4,02 millions dans le secondaire.

Pour ce qui est des mécanismes de financement, le gouvernement central transfère la plupart des fonds destinés à l'éducation directement aux autorités sous-régionales (c'est-à-dire aux divisions et aux inspections), puis aux écoles primaires et secondaires, sans passer par les autorités régionales. Les délégations régionales (niveau régional) ne reçoivent pas de fonds destinés à l'éducation pour les écoles et ne transfèrent pas de fonds destinés à l'éducation aux écoles.  

Le mode de détermination des allocations régionales par le gouvernement central ne reflète pas les besoins réels au niveau régional ou scolaire. Les transferts financiers ne tiennent pas toujours compte du nombre de salles de classe et d'enseignants dans chaque région ou bien ne s'adaptent pas assez rapidement aux augmentations soudaines des inscriptions, ce qui désavantage les écoles disposant de peu de ressources. 

Les dépenses consacrées à l'éducation s'élevaient à US$1,1 milliard en 2017 (15.47% des dépenses publiques).Le budget du secteur de l'éducation en 2016 était de 500 milliards XAF (soit US$823 millions), correspondant à 11,8% du budget de l'Etat. Les dépenses des ménages consacrées à l'éducation représentent 6,7% des dépenses totales des ménages en 2001.Bien que la constitution garantisse l'éducation gratuite à l'école primaire et l'éducation subventionnée dans le secondaire, les parents paient divers frais administratifs et assument d'autres dépenses tels que l'acquisition des manuels, des fournitures scolaires et les cotisations des associations parents-professeurs ; de nombreux élèves sont obligés de quitter l'école pendant les périodes où les frais scolaires et dépenses y afférentes ne sont pas payés.

Les ministères de l'éducation de base, des enseignements secondaires et de l'enseignement supérieur sont chargés de la mise en œuvre de l'éducation, mais le ministère des affaires sociales évalue les apprenants handicapés par le biais de ses délégations régionales et délivre des cartes d'invalidité afin que ceux-ci puissent bénéficier de la gratuité des frais de scolarité.  

Le Plan sectoriel de l'éducation nationale pour 2013-2020 promeut l'éducation inclusive et les domaines prioritaires inscrits au budget sont notamment le déploiement de l'éducation inclusive dans un certain nombre d'écoles primaires et préscolaires dans les zones rurales et le maintien de la scolarisation pour les enfants défavorisés. Le budget de l'éducation inclusive au niveau primaire pour 2018 était de 367 millions XAF (US$678 000). Le budget sectoriel 2018 du ministère de l'Éducation de base consacré aux projets s'élève à 23 milliards XAF (US$38 millions).

  1. Politiques et programmes conçus pour fournir des ressources aux écoles

Dans le cadre du développement du préscolaire en milieu rural, le gouvernement a alloué 85 millions XAF (US$140 000, soit 0,01% des dépenses d'éducation en 2018) pour la construction et le mobilier de 10 écoles maternelles communautaires et 1,5 milliard XAF (US$2,5 millions, soit 0,23% des dépenses d'éducation en 2018) pour améliorer l'offre d'enseignement préscolaire public dans 90 groupes scolaires ; cette amélioration passe par l'équipement, la construction de salles de classe, de clôtures, de blocs sanitaires et la réhabilitation de bâtiments.

En ce qui concerne l'accès et l'égalité dans l'enseignement primaire, le gouvernement a alloué 20 milliards XAF (US$33 millions, soit 3,08 % des dépenses d'éducation en 2018) au programme de démocratisation de l'enseignement primaire. Le programme comprend un soutien aux zones prioritaires et à l'éducation inclusive dans 68 écoles primaires pilotes.  

En ce qui concerne le programme d'alphabétisation, le gouvernement a alloué 145 millions XAF (US$240 000, soit 0,02% des dépenses publiques d'éducation) pour financer des activités d'alphabétisation pour les adolescents, les adultes et les enfants de 8 à 14 ans au sein des communautés démunies.  

Au vu de la crise du secteur de l'éducation au Cameroun ces dernières années, due à l'afflux de réfugiés en provenance des pays voisins et à l'augmentation du nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays par Boko Haram, le Partenariat mondial pour l'éducation a alloué US$7,8 millions en financement accéléré au Programme de soutien à l'éducation dans les situations d'urgence pour la période 2019-2020. Le programme comporte 2 volets :1) Renforcer les capacités d'accueil des écoles bénéficiaires les plus touchées par la crise, encourager la demande en matière d'éducation, scolariser davantage de réfugiés et assurer leur maintien dans le système scolaire. 2) Créer des conditions d'apprentissage inclusives et protectrices. Le document de programme mentionne que le projet bénéficiera à 292 000 étudiants et comprendra un volet spécifique aux filles. Le budget est réparti comme suit : US$3,2 millions pour la construction et le mobilier (40,68%), US$2,9 millions pour le renforcement des capacités (37,74%) et US$1,7 million pour le suivi, la gestion et l'évaluation (21,58%).  

La Banque mondiale a financé le Programme d'appui à la réforme de l'éducation avec un budget de US$130 millions, pour la période 2018-2023, ciblant les zones défavorisées, qui comprennent les zones accueillant des réfugiés et les zones rurales. Le programme comporte 3 volets exposés dans le document d'évaluation de projet : 1) Accès, qualité et gestion du système éducatif dans les zones défavorisées avec un budget de US$95 millions. 2) Amélioration de la qualité de l'éducation et renforcement de l'efficacité et de la responsabilité au niveau des écoles (avec un budget de US$15 millions). 3) Renforcement des compétences et de la gestion institutionnelles (avec un budget de US$20 millions). Environ 5 millions d'élèves, dont 2,5 millions de filles, bénéficieront d'un meilleur accès à un enseignement primaire public de qualité, et au moins 300 écoles dans les régions touchées par la présence de populations de réfugiés devraient bénéficier d'un appui direct dans le cadre de ce projet.

  1. Politiques et programmes éducatifs conçus pour fournir des ressources aux élèves et aux familles

Aucune information publique n'est disponible à ce sujet.

  1. Politiques et programmes sociaux conçus pour fournir des ressources aux élèves et à leurs familles

Depuis 2014, la Banque mondiale a alloué US$50 millions au projet de Filet de protection sociale du Cameroun, afin d’apporter un appui à la mise en place d'un système national de filet de protection de base, notamment en mettant en oeuvre des projets pilotes de transferts monétaires ciblés et des programmes de travaux publics. Le programme a pour objectif d'améliorer les conditions de vie des populations pauvres, rurales et vulnérables. Il est soumis à des conditionnalités non contraignantes liées à l'éducation, la santé, la nutrition et les activités génératrices de revenus. Les bénéficiaires sont encouragés à assurer une scolarité et des soins de santé adéquats aux enfants et à utiliser les fonds transférés à ces fins. 40 000 ménages bénéficient de ce programme et reçoivent 20 000 XAF (US$40) tous les deux mois et 80 000 XAF (US$160) lors des 6ème et 12ème versements.

Dernière modification:

jeu 26/08/2021 - 17:23

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