Leadership scolaire

1. Terminologie

2. Chefs d'établissement

2.1. Normes et rôles de leadership

2.2. Sélection et conditions de travail

2.3. Préparation au leadership

3. Enseignants, parents et élèves

3.1. Comités et conseils de gestion des écoles

3.2. Leaders intermédiaires

3.3. Parents

3.4. Élèves

4. Governance

4.1. Autonomie des leaders scolaires

4.2. Évaluation et responsabilité des leaders scolaires

4.3. Évaluation des enseignants par les leaders scolaires

 

1. Terminologie

Le Plan sectoriel de l’éducation 2020-2029 stipule que la gestion des établissements scolaires est assurée par des chefs d’établissements. Ces derniers sont nommés « directeurs d'établissement » pour le primaire et le collège et « proviseurs », « censeurs » ou « directeurs » pour les chefs des établissements du cycle secondaire, général et technique.

L’article 63 de la Loi no. 97.014 portant orientation de l’éducation (1997) porte sur l’importance de la formation continue du « personnel pédagogique et administratif » pour améliorer la qualité du service public d’enseignement.

 

2. Chefs d'établissement
 

2.1. Normes et rôles de leadership


Normes de compétence et cadres et directives de leadership

Le Plan sectoriel de l’éducation 2020-2029 met en avant des fonctions et rôles des directeurs d’école. Il cherche à redéfinir les responsabilités des différents acteurs du système éducatif pour rendre la gestion des établissements scolaires « plus efficace, transparente et moins conflictuelle ». Il prévoit que le ministère de l'Enseignement primaire et secondaire doit créer un guide pour la vision stratégique du directeur d’école et élaborer un programme de formation adapté.

Rôles

Fixer des attentes/objectifs : Le chef d’établissement est l’organe exécutif de l’école et représente l’établissement dans tous les actes de la vie civile, or les normes et les rôles des directeurs d’école dans le pays ne mentionnent pas explicitement l’établissement d’une vision pour l’école et la définition des objectifs associés.

Développer l'enseignement et l'apprentissage : Le Plan sectoriel de l’éducation 2020-2029 renforce le rôle pédagogique des directeurs d’établissements. Ceux-ci seront au cœur d’une réforme de la gouvernance du système éducatif, ce qui leur donnera un rôle plus important dans le suivi pédagogique des enseignants dans tous les sous-secteurs. Pour le cycle Fondamental 1, le Plan prévoit également une évolution des responsabilités des directeurs d'école, avec un accent sur le renforcement du suivi et de l'évaluation pédagogiques des enseignants. De plus, le Plan introduit l’utilisation de fiches de suivi pour l’observation des classes et la réalisation d’entretiens entre le directeur et les enseignants, afin d’améliorer les pratiques pédagogiques. Les chefs de secteur, étant en contact direct avec les écoles, pourraient également être responsables de l’évaluation des enseignants. Enfin, le Plan mentionne que les directeurs d’école doivent avoir les compétences nécessaires à la réalisation des évaluations des élèves. 

Promouvoir la collaboration : Les normes et les rôles des directeurs d’école ne mentionnent pas explicitement la promotion de la collaboration.

Soutenir le développement du personnel : Le Plan sectoriel de l’éducation 2020-2029 stipule que le directeur d’école assure le suivi et l’accompagnement en salle de classe pour la formation continue des maîtres-parents et des moniteurs communautaires.
 

Agir conformément aux principes éthiques de la profession : Le Plan sectoriel de l’éducation 2020-2029 met l’accent sur la lutte contre la corruption, la promotion du respect de la déontologie, et la prévention des conflits d’intérêts.

Autres : Le Plan sectoriel de l’éducation 2020-2029 stipule que, dans environ 80 % des écoles primaires du secteur public, les directeurs exercent également des fonctions d’enseignement. En théorie, une décharge est accordée aux écoles disposant d’au moins six enseignants (un pour chaque niveau). Le Plan recommande d’établir des critères pour l’affectation des directeurs bénéficiant de cette décharge, en fonction des effectifs d’enseignants et d’élèves, et de les redéployer en conséquence.

 

2.2. Sélection et conditions de travail


Exigences de diplôme et expérience préalable d'enseignement

Les conditions de sélection des directeurs d’établissement scolaire ne sont pas précisées dans la réglementation. Le Plan sectoriel de l’éducation 2020-2029 vise à instaurer un statut de directeur d’école qui fixe les conditions d’entrée dans le métier, les attributions, les responsabilités et les conditions de travail. En outre, des critères pour l’affectation des directeurs déchargés devront être établis (en fonction des effectifs des enseignants et des élèves de l’école) et ils devront être redéployés en conséquence. Le Plan stipule que les directeurs devront être recrutés à travers un processus transparent et basé sur des critères clairement définis. Par exemple, il pourrait être nécessaire d'exiger un certain nombre d'années d'expérience pour qu'un enseignant puisse être nommé directeur.

Décision de nomination

Les chefs d’établissements sont nommé par arrêté du ministre de l'Éducation nationale. Le Plan sectoriel de l’éducation 2020-2029 stipule que les inspections académiques (IA) devraient être chargées du processus de recrutement et de nomination transparent de des directeurs selon les critères définis par le MEPS.

Mesures d'équité en matière d'emploi

La République centrafricaine est signataire de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW). Bien que le pays se concentre sur la participation des femmes, les violences sexuelles et leur situation sur le marché du travail, aucune mesure spécifique n'aborde la sous-représentation des femmes et des groupes minoritaires dans les postes de direction des écoles dans les réglementations en vigueur.

Conditions de travail

Les directeurs d'école sont généralement recrutés en tant que fonctionnaires. Leur recrutement et leur emploi sont gérés par le ministère de l’Éducation ou des organismes gouvernementaux équivalents, en conformité avec le système général de la fonction publique. En tant que fonctionnaires, les directeurs d'école sont soumis aux mêmes règles, réglementations et conditions d'emploi que les autres employés du secteur public.

Selon le Plan sectoriel de l’éducation 2020-2029, les salaires mensuels bruts des fonctionnaires des quatre ministères de l’Éducation étaient les suivants : directeurs (131 905 FCFA), et proviseurs ainsi que censeurs (222 217 FCFA). Le salaire brut d’un fonctionnaire dans ces ministères comprend le salaire de base, les allocations familiales, ainsi que diverses indemnités et primes, telles que les indemnités forfaitaires de fonction pour les cadres du système éducatif, y compris les directeurs d’établissement. Selon le Décret n°81/006 du 5 janvier 1981, des majorations indiciaires sont accordées aux directeurs des écoles primaires selon le nombre de salles de classe : 80 points pour une à quatre salles de classe ; 110 points pour cinq à neuf salles de classe ; 140 points pour 10 à 15 salles de classes ; et 180 points pour 16 classes et plus.

 

2.3. Préparation au leadership


Formation préalable

Le Plan sectoriel de l’éducation 2020-2029 prévoit que le ministère développe un programme de formation complet pour les directeurs d’école, incluant à la fois une formation initiale intégrée dans la formation des enseignants et un programme de formation continue spécifique aux directeurs.


Induction et formation continue

Le Centre national de formation continue (CNFC) se concentre sur la formation continue de tout le personnel de l'éducation nationale, y compris les enseignants et les cadres administratifs. Toutefois, ses capacités actuelles se limitent au personnel de l’enseignement fondamental 1. En revanche, l’Institut national de recherche et d’animation pédagogiques (INRAP) prend en charge au niveau national les programmes de formation continue que le CNFC ne peut pas réaliser en raison de ressources insuffisantes ou de compétences spécifiques.

Le Plan de gestion de la sécurité (PGS) 2021 prévoit la formation des directeurs d’écoles, ainsi que d’autres mesures de renforcement des capacités.

Le Plan d’urgence de soutien à l’éducation de base (PUSEB) prévoit que chaque directeur d’école bénéficie de 12 jours de formation à l’encadrement pédagogique afin de renforcer leur soutien et accompagnement des enseignants dans les disciplines fondamentales du cycle primaire. La formation des directeurs d’école poursuivra deux objectifs principaux : (i) renforcer leurs capacités académiques et didactiques en français et en mathématiques ; et (ii) développer leurs compétences en matière de suivi et d’encadrement pédagogiques des enseignants.

 

3. Enseignants, parents et élèves
 

3.1. Comités et conseils de gestion des écoles

Les organes délibératifs des établissements scolaires comprennent plusieurs conseils importants. Le conseil d’établissement, présidé par le chef d’établissement et incluant le censeur ou directeur des études, un représentant des surveillants généraux, un représentant des professeurs et un représentant de l'Association des parents d'élèves (APE), émet des avis et suggestions sur le fonctionnement de l'école et la vie de la communauté scolaire. Le conseil de classe, également présidé par le chef d’établissement et réunissant le censeur ou directeur des études, un surveillant général et les professeurs de la classe concernée, évalue les résultats des élèves chaque trimestre ou semestre et décide des promotions, redoublements ou exclusions en fin d’année. Enfin, le conseil de discipline, présidé par le chef d’établissement et composé du censeur ou directeur des études, du professeur principal et du surveillant général, statue sur les fautes graves commises par les élèves.

L’article 68 de la Loi no. 97.014 portant orientation de l’éducation (1997) stipule qu’un « conseil de l'éducation est créé, comprenant des représentants de divers secteurs. Ce conseil donne des avis sur les aspects de l’action éducative régionale, la carte scolaire, et les projets de formation, et propose des mesures pour améliorer le système éducatif ».

3.2. Leaders intermédiaires (enseignants ayant des responsabilités supplémentaires en matière de leadership)

Les responsabilités supplémentaires des enseignants se manifestent à travers le conseil d’enseignement, qui regroupe tous les professeurs enseignant la même discipline. Ce conseil prend toute initiative visant à améliorer l’enseignement de la discipline.

3.3. Parents

La loi 61/233 du 11 mai 1961 régit les associations des parents d'élèves. Normalement, chaque école a sa propre APE, dont les responsabilités peuvent inclure la collecte des frais de scolarité, le paiement des maîtres-parents, la maintenance des bâtiments scolaires, la stimulation de la fréquentation scolaire, ainsi que le contrôle de l’école et des enseignants. Il existe également une Fédération Nationale des Associations des Parents d'Élèves de Centrafrique.

Le Plan sectoriel de l’éducation 2020-2029 stipule que les maîtres-parents (maîtres communautaires) sont recrutés et payés par les associations de parents d'élève pour pallier l’absence d’enseignants titulaires ou contractuels. Il ajoute que les associations de parents d'élèves (APE) devraient être consultées pour décider des modalités de réalisation des constructions et réhabilitations, telles que les appels d’offres destinés au secteur privé et aux ONG, ainsi que les plans de constructions communautaires.

3.4. Élèves

L'établissement de conseils d'élèves n'est pas explicitement mentionné dans les lois ou règlements nationaux en matière d'éducation. Les conseils d'élèves peuvent toutefois être mis en place à la discrétion des établissements scolaires plutôt que comme une exigence nationale.

Le Conseil consultatif de la jeunesse centrafricaine (CCJC) est un organe créé pour soutenir la mise en œuvre de la politique nationale de la jeunesse. Il a pour mission de représenter la jeunesse devant les institutions nationales et internationales, de formuler des avis techniques, et de proposer des projets pour la promotion de la jeunesse. Il est également chargé de rédiger et de valider son règlement intérieur et de produire un rapport général des activités réalisées pendant son mandat. Le CCJC est structuré en plusieurs niveaux : un Bureau Exécutif National, ainsi que des bureaux régionaux, préfectoraux, sous-préfectoraux, communaux, et des bureaux pour les quartiers et villages. Cette organisation vise à assurer une représentation efficace et une gestion coordonnée des affaires de la jeunesse à travers tout le pays.

 

4. Gouvernance
 

4.1. Autonomie des leaders scolaires

Les directeurs d'école n'ont pas la responsabilité principale de déterminer les cours offerts. Le programme scolaire et les matières enseignées sont définis au niveau national par le ministère de l'Éducation. Les directeurs d'école appliquent ce programme au sein de leurs établissements, avec une certaine flexibilité pour adapter les méthodes d'enseignement, mais ils doivent respecter les directives nationales concernant les offres de cours. De plus, ils n'ont généralement pas la responsabilité principale de décider de l'embauche ou du licenciement des enseignants. Ces décisions sont souvent prises au niveau supérieur par les autorités éducatives compétentes ou les instances administratives du ministère de l'Éducation. Les directeurs peuvent être impliqués dans le processus en fournissant des recommandations ou des évaluations, mais les décisions finales sont généralement prises par les autorités administratives responsables.

Le Plan sectoriel de l’éducation 2020-2029 prévoit que les inspections académiques, les chefs de secteur et de circonscription, ainsi que les directeurs d’établissement seront directement impliqués dans la gestion quotidienne du système éducatif. Pour le cycle Fondamental 1, il propose d'élargir les responsabilités des directeurs d’école en renforçant leur autonomie, y compris par la création d’une « caisse école » pour financer et développer des plans d’amélioration de la qualité de l’établissement.

 

4.2. Évaluation et responsabilité des leaders scolaires

L'Inspection générale de l'éducation nationale (IGEN), créée par le décret n° 86.016 du 21 janvier 1986, surveille le fonctionnement des services et établissements d'enseignement ainsi que du personnel. Dirigée par un inspecteur général et un inspecteur général adjoint, l'IGEN comprend des inspecteurs spécialisés dans divers domaines disciplinaires. Les écoles sont inspectées par des inspecteurs d’académie, représentant le ministre de l'Éducation, et basés dans huit Inspections académiques à Bangui et dans d'autres villes. Ils contrôlent la gestion des établissements publics et privés.

Le Plan sectoriel de l’éducation 2020-2029 propose que les inspections académiques se concentrent sur le suivi des directeurs et des écoles, tandis que les directeurs se chargeraient du suivi pédagogique des enseignants.

 

4.3. Évaluation des enseignants par les leaders scolaires

Les inspecteurs d’académie surveillent les méthodes pédagogiques, organisent et proclament les résultats de certains examens nationaux, et gèrent les ressources humaines, financières et matérielles de leur circonscription. Au début et à la fin de chaque année scolaire, ils rédigent un rapport sur les activités des services qu'ils supervisent, y compris les circonscriptions scolaires, les centres pédagogiques régionaux et les administrations des établissements du fondamental 2 et du secondaire. Les inspections de l'enseignement fondamental 1 sont sous la responsabilité de chefs de circonscription scolaire, nommés par arrêté ministériel parmi les inspecteurs de l’enseignement fondamental 1, chaque circonscription scolaire correspondant à une préfecture.

Le Plan sectoriel de l’éducation 2020-2029 mentionne que « l’évolution des attributions et des responsabilités des directeurs d’école pourrait comprendre l’attribution de nouvelles responsabilités aux directeurs d’école, dont le renforcement du suivi et de l’évaluation pédagogique des enseignants ».

 

Dernière modification:

mar 08/10/2024 - 16:09

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